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Revue de presse:

 

 

C'est toujours la faute des médias

Par Sy .C.

Pas facile de satisfaire ses petites addictions en pleine période de confinement. Certains y arrivent, comme Jean-Luc Mélenchon qui parvient malgré les difficultés à assouvir l'un de ses vices préférés : critiquer les journalistes. De manière sans doute un peu capillotractée mais c'est aussi à cela que l'on reconnaît les élèves doués : à cette capacité à trouver, quelles que soient les embûches, une voie.  

Première salve juste après le déjeuner dominical, hier : Mélenchon s'étonne des révélations tardives de, ce qu'il prend soin de mettre entre guillemets, la «cellule investigation de Radio France». Une cellule avec laquelle le député de Marseille a un lourd passif. A l'automne 2018, le 4e homme de 2017 l'avait durement attaquée après des enquêtes sur ses comptes de campagne, la qualifiant de «la radio de l’Etat» et ses journalistes «d'abrutis». Aujourd'hui, il s'étonne que cette cellule «'révèle' trois semaines après tout le monde» qu'un rassemblement évangélique à Mulhouse, au mois de février dernier, a entraîné la contamination au Covid-19 de nombreuses personnes, bien au-delà de ce qui a été annoncé officiellement. Une enquête qui inspire ceci à Jean-Luc Mélenchon : «Si c'étaient des musulmans, on l'aurait 'révélé' chaque jour depuis.»

 

Capture d'écran Twitter

Rebelote avant le repas du soir. Il n'est pas question cette fois d'une enquête de Radio France mais d'un papier de l'Obs où l'on apprend que, fin janvier, l’ancien secrétaire général de la Défense et de la Sécurité nationale, Louis Gautier, faisait part de ses inquiétudes à quelques journalistes concernant la crise à venir. «Je ne comprends pas : pourquoi n’ont-ils pas encore déclenché le plan pandémie ? On perd un temps précieux !», disait-il, selon des propos rapportés par l'hebdomadaire. Ce qui inspire à Mélenchon ce commentaire sans retenue : «Donc les médias savaient.» Et, sous-entendu, l'ont caché.  

 

Capture d'écran Twitter

Dans les deux cas pourtant, nulle cachotterie. Dans le premier, on a affaire à une enquête au long cours, permettant d'établir la chronologie des faits autour de ce rassemblement évangélique dont on parle, effectivement, depuis des semaines. Dans le second, Mélenchon fait mine de confondre «des journalistes» à qui un ancien haut gradé rapporte ses inquiétudes à l'ensemble des «médias». Une bonne dose de complotisme anti-journalistes qui aura au moins le mérite de ravir certains partisans de l'Insoumis en chef. 

 

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PANGOLINOSCEPTIQUE|Mettre le doigt dans le pot de confiture du complotisme tout en ayant l’air de ne pas y toucher. C’est la belle manœuvre de Marine Le Pen ce matin. Sur France Info, la présidente du RN (ex-FN) estime que c’est «une question de bon sens» que de s’interroger sur l’origine naturelle ou en labo du Covid-19. Et la députée d’extrême droite de préciser aussitôt qu’elle n’a pas d’opinion personnelle sur le sujet même si, insiste-t-elle, «en démocratie, on a le droit de douter, ce n’est pas un délit». Pourtant, non, le coronavirus n’as pas été inventé par l’Institut Pasteur ni par l’armée américaine, comme l’a évoqué un haut dignitaire chinois. Il s’avère néanmoins que cette théorie conspirationniste fait des émules en France, où, selon une étude, près d'un Français sur quatre pense que le virus Covid-19 a été créé par l'homme, dont 40% d’électeurs de Marine Le Pen. CQFD.

 

 

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