Le tsarillon..

  • lepirelon

L'effroi, l'écoeurement et la colère sont les forts sentiments ressentis par nous à l'annonce de la mort en détention d'Alexei Navalny, principal opposant politique à Vladimir Poutine. L'effroi car cette disparition suspecte confirme le tropisme mafieux du tsarilllon du Kremlin exerçant sa vengeance aveugle.

L'écoeurement car elle met en lumière, une fois de plus, son inhumanité.

La colère face aux complaisances dont ce satrape peut bénéficier dans certains pays ainsi que chez nous au sein de mouvements politiques opportunistes.

 

A ce propos, faut-il rappeler l'entrevue accordée par Vlad la Pâleur à Marine Le Pen en 2017 et l'octroi à son parti du généreux prêt d'une banque russe qui s'en suivit. Ce que ne manqua pas de lui faire reproche Emmanuel Macron, lors de leur débat pré-présidentielle en 2022, en lui lançant: "Lorsque vous parlez à Vladimir Poutine, vous vous adressez à votre banquier !..". Pour mémoire :

 

13 octobre 2011 

« Je ne cache pas que, dans une certaine mesure, j'admire Vladimir Poutine. (...) Nous devons développer des relations avec Moscou, nous partageons de nombreux intérêts communs, tant sur le plan civilisationnel que stratégique »

(interview au journal russe Kommersant)

3 janvier 2017

« Je ne crois absolument pas qu'il y a eu une annexion illégale de la Crimée : il y a eu un référendum, les habitants souhaitaient rejoindre la Russie »

(interview sur BFMTV)

8 février 2022

« Je ne crois pas du tout que la Russie ait le souhait d'envahir l'Ukraine. »

(interview sur BBC News)

Quant à Jean-Luc Mélenchon, par antiaméricanisme, il a toujours adopté une position ambigüe vis-à-vis de Poutine qu'il refuse de qualifier d'autocrate. Même lorsqu'il a envahi et annexé la Crimée "qui a toujours été russe". Ou en déclarant à quelques jours du déclenchement de la guerre, alors que des milliers de soldats russes étaient positionnés depuis des semaines à la frontière avec l’Ukraine, que le seul agresseur était l’Otan. Ajoutant que "les Russes ne sont pas des adversaires" et que "la Russie n’est pas une ennemie mais une partenaire". Ou durant la guerre en Syrie et les bombardements sur Alep, lorsqu'il soutenait l'intervention russe qui allait "régler le problème". .

 

En 2015, l'opposant Nemtsov avait été assassiné sous les fenêtre du Kremlin juste avant une manifestation contre la guerre en Ukraine. Lorsque le parlement européen a proposé une résolution condamnant cet assassinat, Mélenchon a voté contre. Il écrivait alors dans son blog: "l'antisémite et raciste Alexey Navalny est présenté comme le "frère" de Nemtsov…  A ce point d'aveuglement face à de pareils ennemis de la liberté, on pourrait tout aussi bien écrire que la terre est plate". Chiche !.

 

Recouvrant la raison, Jean-Luc Mélenchon déclare aujourd'hui: "La mort d’Alexeï Navalny est un crime, puisqu’il s’agit d’un prisonnier d’opinion politique". Dont acte. Mieux vaut tard que jamais . .

 

"Dans la Russie d’aujourd’hui, on met les esprits libres au goulag et on les y condamne à la mort",

a dénoncé Emmanuel Macron, en exprimant "colère et indignation". On ne saurait mieux dire. MB

 

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Navalny a été tué pour avoir dévoilé Poutine et sa mafia comme les escrocs et les voleurs qu’ils sont (Garry Kasparov)

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ÉDITORIAL Navalny assassiné par procuration  Christophe Lucet

 

Parce qu’Alexeï Navalny était considéré hors de Russie comme le plus sérieux opposant à Vladimir Poutine, ce dernier pouvait avec mépris qualifier "d’agent de l’étranger" un homme dont il se refusait à prononcer le nom. Mais lorsque Navalny, après avoir été empoisonné par des sicaires du régime et avoir été sauvé dans un hôpital de Berlin, est retourné à Moscou tête haute et de son plein gré, le dictateur du Kremlin a compris qu’il ne gagnerait pas sans éliminer ce procureur redoutable.

 

L’intéressé savait le risque qu’il prenait. Trois ans après son arrestation à sa descente d’avion, la machine du régime, rendue plus répressive par l’humiliant échec de l’invasion de l’Ukraine, a eu raison de lui. Et cet acharnement policier et judiciaire, conclu par la mort dans son goulag arctique du plus célèbre prisonnier de Russie, prouve que Navalny avait l’oreille des millions de Russes affolés par la dérive poutinienne.

 

Au royaume du mensonge et de la peur, la violence rencontre peu de limites. Avec son courage et le bouclier de l’humour noir, l’opposant a su non seulement narguer le pouvoir mais révéler ses ressorts tyranniques et offrir à ses compatriotes un espoir certes lointain mais crédible, rôle qu’aucun autre ne pouvait prétendre incarner comme lui. Navalny disparu, l’avenir russe s’est encore assombri. Les poursuites contre tout ce qui ressemble à un foyer de contestation fait de la Russie un pays orwellien qui n’a pas grand-chose à envier à l’époque des procès staliniens et de la suspicion généralisée.

 

Admirateur du « petit père des peuples », Poutine se maintient lui aussi au pouvoir sous le manteau d’une « guerre patriotique ». Sauf que cette fois, c’est le chef qui l’a déclenchée. Dire au tyran ses quatre vérités et refuser de se taire ressemble à une conduite suicidaire. Mais mieux vaut parler ici d’acceptation du martyre. L’épouse de Navalny, ses proches en Russie et à l’étranger, tous suivaient avec angoisse l’ordalie de cet homme qui pouvait, ayant survécu au poison et à une grève de la faim, sembler indestructible mais ne l’était bien sûr pas.

 

Saura-t-on les circonstances exactes de son décès présenté par ses geôliers comme accidentel ? La chose certaine est que sa mort à petit feu, jalonnée de procès et de sentences absurdes, a été planifiée en haut lieu. Invalidé à la présidentielle de 2018, Navalny n’était qu’une ombre sur le scrutin du 17 mars qui doit réinstaller Poutine dans son bureau bunkérisé. Mais ce nouvel assassinat politique par procuration va planer comme un éternel reproche sur ses auteurs. Orpheline et meurtrie, l’opposition russe doit s’en convaincre et ne pas désespérer

 

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Ce vendredi 1°Mars à Moscou, ils étaient des centaines, ils étaient des milliers de tous âges à avoir accompagné Alexeï Navalny à sa dernière demeure. En bravant avec courage l'interdiction de se rassembler et en manifestant leur hostilité au tsarillon du Kremlin aux cris de "Poutine assassin !" et "Non à la guerre !..". Apportant ainsi un démenti à l'idée d'un peuple russe amorphe et fataliste. Les images de cette longue procession avec ses fleurs apportaient la promesse d'un renouveau . .

 

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                                                         Dessin paru dans Sud-Ouest Dimanche

                                                                       Dessin d'Urbs pour Sud-Ouest

                                                                       Dessin d'Urbs pour Sud-Ouest

                                                              Dessin de Foolz pour Charlie Hebdo

                                                                Dessin de Coco pour Libération

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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