Emeutes et meutes..

  • lepirelon

Ben, dites donc, ça a chauffé !.. Pas seulement le thermomètre sous la canicule mais aussi dans les banlieues qui ont subi, durant une semaine, des émeutes qui ont mis à sac beaucoup d'infrastructures publiques et privées. Donnant lieu à de sévères affrontements avec les forces de l'ordre et rendant stupéfaits et impuissants les habitants de ces quartiers qui ont vu saccagés ou brûlés leurs domiciles, leurs commerces ou leurs véhicules. Macabre rituel survenant après chaque décès d'un contrevenant tué par un policier où des meutes d'activistes plus ou moins organisés sèment la désolation dans les cités. Suscitant ainsi la réprobation de beaucoup mais aussi la complaisance intéressée de certains autres.

 

Tout un chacun a pu voir la vidéo témoignant des faits à l'origine de la révolte. On y découvre la Mercédès jaune de location bloquée contre un trottoir bordé d'un mur et mise en joue par un policier épaulé par un collègue. La voiture redémarrant, un coup de feu atteint le conducteur au thorax. Le jeune Nahel, 17 ans, termine sa course sur un poteau et meurt des suites de sa blessure. A la suite de quoi, le policier auteur du tir a été placé en garde à vue, mis en examen pour homicide volontaire puis écroué. Sort mesuré pour ceux qui réclament une justice proche de la loi du Talion.

 

Cette mise en cause n'a pas suffi à calmer les esprits. Après avoir assuré qu'elle en voulait au seul policier qui avait tué son fils, la mère du jeune Nahel a appelé à une manifestation pour réclamer justice et exprimer "la révolte" des quartiers contre la police. Sous l'égide du "Comité Adama Traoré" (du nom de l'homme décédé en 2016 à la suite de son interpellation par les gendarmes), une "marche blanche" a eu lieu où l'on a vu cette mère éplorée, juchée sur l'avant-toit d'un camion, envoyer des baisers à la foule puis brandir un fumigène dans la posture de la statue de la Liberté . .

 

S'en sont suivies plusieurs nuits d'émeutes dans de nombreuses villes de France, principalement dans les quartiers périphériques, où l'on a assisté à une volonté délibérée de saccages plus ou moins organisés. Les uns s'en prenant aux bâtiments officiels, symboles de l'Etat, mais aussi à ceux qui contribuent à l'intégration des populations qui vivent là (écoles, crèches, bibliothèques etc..). Les autres dévalisant divers commerces (supermarchés, fast-foods, bureaux de tabac) mais surtout ceux ayant trait à "la sape" (Nike, Lacoste), au luxe (Maubuisson) et au numérique (Apple store).

 

Ce qui laisserait penser qu'il pourrait exister plusieurs catégories de "casseurs" patentés. Les uns organisés en commandos aguerris prenant d'assaut tout ce qui représente l'Etat. Comme si le but délibéré consistait à effacer la présence des services publics apportés aux habitants. Et là, on peut légitimement se poser la question: A qui profite le crime ?.. Qui aurait intérêt à rendre ces quartiers désertés par les pouvoirs publics, si ce n'est les tenanciers d'un certain commerce local ?.. D'ailleurs, au bout de trois nuits, le "nettoyage" effectué, un calme relatif est revenu dans les rues.

 

On a beaucoup vu aussi des bandes de très jeunes délinquants s'en prenant aux commerces de détail et s'accaparant des objets volés comme des trophées qu'ils brandissent sur Tik Tok. Adeptes d'un consumérisme forcené qui a alimenté les sites de revente. Mais aussi forme de rituel de passage pour ces ados et pré-ados qui prennent là moins de risques que tuer un lion comme dans les civilisations traditionnelles ?. Ce qui n'excuse pas leurs méfaits et met en cause l'autorité parentale.

 

Ces faits ont, immédiatement, donné lieu à une exploitation politicienne de tous bords. D'abord à droite chez les Rrrrépublicains et à l'extrême droite au Rrrramassis national et à Rrrreconquête ! où l'on fait la course à l'échalote pour réclamer plus de sécurité et de répression contre les fauteurs de troubles et leurs familles. Tout en faisant allègrement le lien entre immigration et délinquance . .

 

Mais c'est à gauche que l'on a entendu le plus de couacs entretenant la désunion. Notamment, Jean-Luc Mélenchon s'est démarqué de ses "alliés" de la Nupes en refusant, dès l'abord, à appeler au calme les émeutiers. Critiquant "les chiens de garde" qui l'y incitaient. Contrairement à ce qu'il préconisait lors des émeutes dans les banlieues en 2005. Pour lui, toute révolte est bonne à prendre, si elle peut déstabiliser "la mauvaise République" et participer à la "révolution citoyenne" qui verrait le peuple prendre le pouvoir par la force. Quoi d'étonnant pour un ex-trotsko-léniniste ?

 

Une fois encore, Fabien Roussel lui a répondu façon bourre-pif: "Je me désolidarise totalement des propos de Jean-Luc Mélenchon et de certains de ses députés qui ont refusé d’appeler au calme . .

Je veux une gauche qui ne cède rien aux valeurs de la République, qui défend la justice, l’égalité, mais aussi l’ordre et la sécurité. Cette gauche-là, elle existe dans notre pays, ce n’est pas celle que représente la France insoumise et une partie de ses députés. Il y a chez les insoumis, les verts, les socialistes, des militants, des élus, des électeurs qui souhaitent que cette gauche-là existe". OK ?..

 

Conséquence: Le parti communiste, le Parti socialiste et les Ecologistes ont conclu un accord afin de créer des listes d'union pour les prochaines élections sénatoriales de l'automne. Au grand dam des Zinzins-soumis qui critiquent ce "retour en arrière" et la " soumission à la gauche anti-Nupes". .

Dénonçant une "tentation hégémonique qui l’emporte sur la volonté de faire vivre le rassemblement". Tout de suite, les grands mots qui fâchent !.. Bandes d'émeutiers !.. Meuh !.. MB

 

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"Mélenchon utilise les banlieues comme chair à canon de sa politique, en pensant qu’elles vont se soulever pour lui, mais en banlieue aussi, les gens veulent de la sécurité" - Rachid Temal, sénateur socialiste

" On attendait de Mélenchon qu’il soit Mitterrand, il a continué à faire du Che Guevara" - Jérôme Guedj, député socialiste

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Surchauffe à gauche par Sacha Nelken  Libération 15 juillet 2023
La Nupes en zone de fortes turbulences avant la pause estivale

 

Au cœur des frictions notamment, les élections européennes qui auront lieu le 9 juin 2024. 

   «A la rentrée, je vais continuer à mener sans cesse la campagne pour la liste unique»,   affirmait fin juin Jean-Luc Mélenchon.

 

Ces derniers temps, beaucoup au sein de la Nupes croient déceler à travers cette insistance mélenchonienne une volonté de briser l’union tout en ne voulant surtout pas apparaître comme le diviseur. «Pour l’instant, ça se déroule comme on le craignait. Avec les européennes, ils ont trouvé un bon moyen de se débarrasser de la Nupes, du coup ils tapent comme des sourds», analyse une députée de gauche. Un écologiste abonde : «Beaucoup nous ont prévenus en nous disant : «Attention, Jean-Luc ne veut plus de la Nupes car elle n’est pas aussi malléable qu’il l’espérait donc ils vont tenter de vous faire porter le chapeau à cause de votre refus de la liste unique.»» Une ancienne figure de la gauche aujourd’hui en retrait note un schéma récurrent : «La clé de Jean-Luc Mélenchon, c’est son dispositif. Après chaque présidentielle, il tue à petit feu l’organe avec lequel il a fait campagne pour ne garder qu’un petit cercle rapproché qui le suivra jusqu’au bout.»

 

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À gauche, la Nupes roule déjà sur la jante  Benoît Lasserre

 

    Les émeutes consécutives à la mort de Nahel, les élections sénatoriales et européennes à venir, le rôle de Jean-Luc Mélenchon… L’alliance de gauche née aux législatives 2022 traverse une forte turbulence.

 

L a phrase a été retenue pour le Prix de l’humour politique 2023 même si elle est lourdingue et sent le caoutchouc brûlé. En février dernier, Luc Geismar, député MoDem de Loire-Atlantique, relève que Nupes est l’anagramme de pneus. Il en déduit qu’après moins d’un an, cela ne tiendra plus la route et finira par crever. Faute d’être hilarante, la formule de l’élu centriste pourrait bien s’avérer visionnaire.

 

La nouvelle mouture de la gauche plurielle, née vingt-cinq ans après celle qu’orchestra Lionel Jospin et qui le conduisit à Matignon, roule en effet sur la jante. Elle a pourtant démarré sur les chapeaux de roues aux législatives 2022. Fragilisée par la réélection d’Emmanuel Macron, la gauche désunie court au laminoir. Miracle de la politique, alors que les chefs de file des différents partis n’ont cessé de se cogner dessus, un accord électoral est ficelé en quelques nuits, avec la mission de propulser à Matignon Jean-Luc Mélenchon qui ne se représente pas à Marseille. Le chef de file des insoumis ne remplace certes pas Élisabeth Borne mais, grâce à la Nupes, socialistes, écologistes et communistes, bien plus menacés que les mélenchonistes, sauvent leur groupe au Palais-Bourbon.

 

Avec 147 députés, l’alliance de gauche décroche pour Éric Coquerel la présidence de la commission des finances et peut, de surcroît, se réjouir de faire tomber des figures macronistes comme Richard Ferrand, Christophe Castaner ou Amélie de Montchalin. D’autres échappent de peu au couperet.

 

Le retour de Quatennens

 

Fabriquée à la hâte pour une échéance électorale et ressoudée contre la réforme des retraites, la Nupes pourrait bien se détricoter à cause d’autres scrutins à venir, les sénatoriales puis les européennes. Jusque-là, la vie de la Nouvelle Union n’a pas été non plus un chemin jonché de roses. L’arrivée sur le banc des insoumis d’agitateurs comme Louis Boyard ou Thomas Portes a souvent donné de l’eczéma aux voisins socialistes et communistes. On se rappelle le discours indigné du chef de file PC, André Chassaigne, après qu’un élu LFI eut traité le ministre Olivier Dussopt d’assassin, pendant le débat sur la réforme des retraites. On se souvient surtout du malaise créé par la bienveillance affichée de Jean-Luc Mélenchon à l’égard d’Adrien Quatennens, condamné pour violence conjugale, et de sa réintégration dans le groupe insoumis alors que les trois autres composantes réclamaient sa mise à l’écart ou sa démission. Mais quel parti peut se targuer de ne jamais connaître de dissensions internes ?

 

Les principaux responsables de la Nupes ne se sont pas réunis depuis le 2 mai. Cela ne signifie pas que le cartel des gauches est mort mais il est mal en point. La gauche anti-Mélenchon s’est rassemblée autour de Bernard Cazeneuve, qui ne sème pas vraiment le trouble. En réclamant un dépassement de l’alliance et en multipliant les uppercuts envers Jean-Luc Mélenchon, le numéro 1 du PCF, Fabien Roussel, contribue davantage à écarteler la Nupes. La place du Colonel-Fabien a d’ailleurs déjà désigné son chef de file pour les européennes de 2024, ce sera le jeune Léon Deffontaines. Idem pour les écologistes, dont le choix se porte sur l’eurodéputée sortante bordelaise Marie Toussaint. Un bras d’honneur aux insoumis (et par ricochet au PS) qui réclament une liste d’union, en soulignant qu’on ne peut pas s’unir pour la présidentielle ou les législatives et se désunir aux européennes ou aux municipales de 2026.

 

Lendemain d’émeutes

 

Derrière le légitime argument de points de vue différents sur l’Union (européenne, celle-ci), les écologistes n’ont pas envie de sacrifier leurs bons résultats européens (plus de 13 % en 2019) pour favoriser les insoumis et les socialistes qui n’y ont pas brillé. Les sénatoriales de l’automne ont aussi tiré du plomb dans l’aile gauche. Socialistes, écologistes et communistes ont signé un accord sur 15 départements, sans y inclure les insoumis au motif que ceux-ci ne sont pas représentés au Palais du Luxembourg. Pour le parti de Jean-Luc Mélenchon, cette décision « qui va avantager la droite et l’extrême droite » est « un enterrement de la Nupes ».

 

Dans cette lente déconstruction de la Nupes, un mot cher à Sandrine Rousseau, on ne peut évidemment ignorer les conséquences de la mort de Nahel. Écologistes et surtout insoumis ont fait preuve d’ambiguïté à l’égard des émeutiers et certains n’ont pas hésité à participer à des défilés conspuant la police, ce qu’ont refusé avec vigueur socialistes et communistes. Derrière ces multiples querelles, c’est en fait la figure de Jean-Luc Mélenchon qui tiraille l’alliance. Mais personne n’ose lui demander de prendre sa retraite.

 

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                                                            Dessin de Schvartz pour Charlie Hebdo

                                                             Dessin de Juin pour Charlie Hebdo

 

 

                                                         Dessins de Biche pour Charlie Hebdo

 

 

 

 

 

 

 

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