Le cheval de Troyes..
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Le cheval de Troyes ne sera pas un cheval de traie. Il restera au paddock. François Baroin vient d'annoncer à ses compères et commères des Rrrrépublicains - ou ce qu'il en reste - qu'il ne concourra pas à la chevauchée sauvage pour la présidentielle en 2022. Au grand dam de son palefrenier Christian Jacob qui pariait sur lui pour défendre leur casaque. Mais à la grande satisfaction de ses concurrents Xavier Bertrand et Valérie Pécresse qui piaffent d'impatience en guignant le poteau d'arrivée. . La guerre des trois n'aura pas lieu. Sans compter l'outsider Bruno Retailleau qui refuse de passer pour un tocard. Et les ruades de François-Xavier Bellamy avec ses mots passant pour outrageants ou impies.
Le renoncement de François Baroin a rendu les Rrrépublicains orphelins de leur "candidat naturel". Et les orphelins de Baroin se déchirent sur une question bien épineuse : comment sera désigné le candidat de la droite à la présidentielle de 2022 ? Les uns, dont Bruno Retailleau très apprécié de la base militante radicalisée, en tiennent toujours pour une primaire. Les autres n'en veulent plus, échaudés par le funeste précédent de 2017, comme Christian Jacob et Gérard Larcher qui prônent un "système de départage" soumis au vote des adhérents LR, au printemps 2021. Ams tram gram pic et et pic et colégram ? Une poule sur un mur ? 1,2,3, nous irons au bois ?.. 4,5,6, cueillir des cerises ? Chifoumi ?.. ✋✌👌
Ces divergences révèlent une fracture interne entre les fillonistes, libéraux-conservateurs, et les néo-chiraquiens qui se veulent plus gaullistes sociaux. Entre ces deux tendances, la zizanie s'est installée. Récemment, lors d'un symposium des parlementaires LR, François-Xavier Bellamy a jeté un pavé dans la mare: "Sommes-nous à la hauteur ? Je suis assez affligé de voir que notre famille politique se livre, depuis quelques semaines, à une sorte de guerre des tranchées, qui ressemble plus à une guerre des boutons qu’à un vrai débat de fond, à travers des petits confidentiels. Nous n’avons aucune chance de faire triompher la droite si nous nous tirons dans le dos". Bien senti !..
Réponse d'Aurélien Pradié, député du Lot, secrétaire général des Républicains: "On a déjà testé cette ligne avec Fillon en 2017 et Bellamy en 2019, ça nous a rapporté 10 % ! Si la grande famille gaulliste à laquelle j’appartiens devient un Tea Party à 10 %, je me casse et rachète un club de surf sur la côte basque. Ma droite est celle de l’espérance, celle qui parle d’écologie, de justice sociale, celle qui a défendu les femmes avec la loi Veil, pas celle de la punition !.. Notre ambition est de rassembler les Français, pas d’être les gardiens d’un fond de sauce. C’est le bon moment pour voir ceux qui sont capables de garder leurs nerfs et ceux à qui l’on doit distribuer des camomilles". Sans oublier ceux qui rêvent de faire avaler un bouillon d'onze heures à leur concurrent(e). A suivre..
Autre danger pour les Rrrrépublicains autoproclamés: la concurrence du Ramassis national qui attire les électeurs les plus réactionnaires, sensibles au discours sécuritaire - voire anti-immigrés. Malgré les surenchères d'un Eric Ciotti, en pointe sur ces sujets. D'un autre côté, les électeurs qui sont tentés par le macronisme à la sauce Darmanin. Cette prise en étau aggrave la perte d'influence de LR dans les scrutins nationaux. Même si au niveau local il se maintient à peu près.
A gauche, c'est toujours le désert des Tartares. Au PS, la ligne de fracture se situe entre ceux qui privilégient "l'éco-socialisme", quitte à s'effacer derrière une candidature écologiste, comme l'a suggéré Olivier Faure, et les tenants d'un rassemblement "social-écologique" sous l'égide du Parti socialiste, comme François Hollande. D'autres, comme Laurent Joffrin et consorts, appellent à dépasser ce dilemme en recréant une nouvelle force progressiste d'inspiration sociale-démocrate. Convaincus que la résolution de la crise écologique passe d'abord par l'économique et le social. Une divergence dialectique et un débat existentiel digne de la problématique de l'oeuf et la poule..
Chez les Verts, c'est aussi la mésentente. Regonflés à bloc par leurs succès électoraux dans les métropoles, ils se voient déjà aux marches du Palais. Sauf qu'ils n'ont pas tardé à céder de nouveau aux délices de kaputt en réactivant la lutte interne entre deux tendances. D'un côté, ceux qui en tiennent pour la candidature d'Eric Piolle, maire réélu de Grenoble, fidèle à leur ancrage à gauche. En face, Yannick Jadot, le "Géant vert", qui se verrait bien nouer des contacts jusqu'au centre-droit pour accéder à son rêve présidentiel. De belles empoignades d'anthologie à prévoir. .
Au sein des prétendus Z'insoumis, nul ne doute que leur Lider maximo fera un dernier tour de piste digne de la tournée d'adieux des artistes de légende. Reprenant à cette occasion tous ses vieux sketchs qui ont connu un succès certain: "La République, c'est moi !.." ou "Ma personne est sacrée !..". On ne s'en lasse pas. Même s'il a laissé planer un doute sur sa candidature, arguant d'un débat interne qui ne trompe personne, Jean-Luc Mélenchon est prêt à repartir goûter à l'ivresse de ses harangues exaltées face à la foule des "jamais contents". Prêt à faire don de sa personne à la cause de la "révolution citoyenne". Même si "ça l'emmerde" comme il l'a confié à un collègue élu. . Des pudeurs de gazelle auxquelles on n'est pas obligé de croire. A d'autres !..
En tous cas, une chose est sûre: il pourra batailler de nouveau avec sa vieille rivale populiste, Marine Le Pen qui, elle aussi, ne permettra à personne d'autre de son parti de lui voler la vedette. Un spectacle de choix couru d'avance mais qui réjouit toujours son monde à chaque rediffusion..
Le cirque traditionnel exhibant des grands fauves en cage n'est pas encore tout à fait mort !.. MB
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