Apocalypse, no !..

  • lepirelon

Ce devait être "l'Apocalypse". Avec les quatre cavaliers surgissant des nuées pour semer la discorde et la mort, accompagnés de la bête immonde aux sept cornes ? Ce 1°Mai devait être un mercredi “noir et jaune”, gilets jaunes “ultras” et “black blocs” ayant affiché leur volonté de transformer Paris en “capitale de l’émeute” lors d’une “journée d’apocalypse”.   A vrai dire, ce fut plutôt "la journée des dupes" virant même parfois à la farce. Mettant à mal l'espoir de certains de voir enfin se réaliser la fameuse "convergence des luttes". En fait de convergence, on a surtout vu s'étaler des divergences. De revendications et de méthodes.

 

Sur leur page Facebook, les blackblocs avaient mis la barre très haut, affirmant: “ce 1er mai sera une journée en enfer pour les personnes qui défendront le système, mais (aussi) une journée où l’on pourra exprimer notre colère et notre révolte. Une journée où le destin va basculer”. Diable !.. En réalité, les mesures préventives de la police ont déjoué ce scénario "apocalyptique" en multipliant les interpellations et les saisies de matériel offensif dans les lieux d'accès aux manifestations. Les blackblocs se sont donc retrouvés beaucoup moins nombreux qu'espéré et souvent désarmés.

 

Néanmoins, quelques uns avaient réussi à échapper à la vigilance policière et à infiltrer les cortèges syndicaux. Prenant même la tête de l'un d'eux en bousculant le service d'ordre de la CGT qui n'est plus ce qu'il était jadis. D'où la confusion qui s'en est suivie lorsque les forces de l'ordre ont voulu déloger les blackblocs en balançant des gaz lacrymogènes qui ont atteint ce pauvre Philippe Martinez qui a dû être exfiltré du cortège et mis en lieu sûr. Une sortie de scène peu glorieuse pour lui. Dont il fait porter la responsabilité à la police, parlant de "répression inouïe et sans discernement".

 

Quoi qu'il dise, cet évènement signifiait l'échec de la tentative de récupération des "jaunes" par les "rouges". Vilipendés par les premiers, les seconds ont dû se résoudre à défiler seuls et constater que les "gilets jaunes" les assimilent au "système" auquel ils contestent la légitimité de les représenter. De plus, les syndicalistes ont eu l'impression de se faire voler leur 1° mai par des éléments incontrôlés et violents. Echec de la tendance dure de la CGT qui refuse de transiger avec le pouvoir. Et veut recréer l'affrontement de classe comme au bon vieux temps où le PCF y dictait sa loi..    D'airain.

 

A l'opposé, les syndicats "réformistes" CFDT, CFTC et Unsa organisaient leur propre rassemblement devant l'Odéon, théâtre de l'Europe, avec comme mot d'ordre: "Pour une Europe sociale et environnementale". Laurent Berger, le leader cédétiste, y a pris la parole en prenant ses distances avec la contestation actuelle et en réitérant ses offres de dialogue au gouvernement qui le dédaigne.     A tort.

 

Quant à Jean-Luc Mélenchon, il dit avoir vu  à l'œuvre l’ébauche de la convergence des luttes en ce 1er mai. “Ce qu’il y a de nouveau cette année, ce n’est pas la violence (...), c’est la jonction entre le mouvement ouvrier, traditionnel, syndical, et le mouvement spontané, insurrectionnel des gilets jaunes. Jusqu’à quel point, dans quelles proportions, comme tout ça se mélange bien ou mal ? C’est ça la grande question politique dans laquelle est plongé notre pays”. Il n'est pas interdit de rêver. La cuisine des anges ?..

 

Il n'y a rien de réjouissant à voir ainsi des leaders syndicaux ou politiques se fourvoyer, de notre point de vue, dans la perception et l'analyse de ces évènements qui révèlent la déliquescence d'une certaine conscience collective qui privilégie l'individualisme forcené et la rage stérile d'imposer à tout prix ses marottes en déniant aux autres le droit de faire valoir leur avis comme leur légitimité.  Et par-dessus tout, considérer la parole de l'autre comme nulle et non avenue. Tristes tropismes..

 

Ce 1° Mai, le parfum du muguet a été perverti par d'autres effluves et ses clochettes ont vite fané..  MB

 

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Parallèlement, de graves incidents survenaient au Venezuela lors d'une manifestation monstre contre le régime de Maduro. On a pu voir une vidéo montrant des blindés manœuvrer contre la foule et l'un d'eux s'y lancer en écrasant des manifestants. Relayant cette information, l'ineffable Raquel Garrido, chroniqueuse à la télé-poubelle chez Ardisson, s'est fendue d'un commentaire pathétique où elle assimilait l'action du gouvernement français à la répression sanglante à Caracas.  Quand passent les gigognes..

 

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Alors que le gouvernement pouvait se féliciter d'avoir circonscrit les désordres de la manifestation du 1°mai et d'avoir évité "l'apocalypse" promise impudemment par la coalition jaune-noir, tout le bénéfice en a été perdu par les déclarations imprudentes du ministre de l'Intérieur Christophe Castaner lorsqu'il a parlé d'une "attaque" de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Au vu des témoignages des hospitaliers et des vidéos prises sur le vif montrant des manifestants fuyant une charge des forces de l'ordre et cherchant refuge, il a dû se rétracter et admettre qu'il avait parlé bien trop vite. Façon indigeste de manger son chapeau de gendarme ?..

 

------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

 

 

                                                Une nouvelle tenue pour les futurs défilés ?..

 

 

 

 

"Un pour tous, tous pour un !.." ou bien: "Chacun pour soi !.."

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Personnaly © 2014 -  Hébergé par Overblog