Escale loupée milanaise..
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Ce devait être l'apothéose. Une dizaine de représentants des partis "souverainistes" étaient réunis, samedi dernier, sur la place du Duomo de Milan, à l'initiative de Mattéo Salvini, chef de la Ligue et ministre de l'Intérieur italien. Devant de nombreux soutiens, ils devaient célébrer l'avènement des partis nationalistes aux futures élections européennes. Mais Patatras !.. la fête a été gâchée par la révélation des turpitudes du leader autrichien du parti d'extrême-droite FPÖ soupçonné de collusion avec un oligarque russe. Face au scandale, il a dû démissionner du gouvernement. Et provoquer ainsi sa chute inéluctable. Boljemoï !.. Maledetto !.. Verdammt noch mal !..
Pourtant, tout s'annonçait bien pour cette "rencontre fraternelle des patriotes et des nations d'Europe" selon les termes de Marine Le Pen, une des têtes d'affiche du meeting. Les sondages leur sont favorables. En préambule, Mattéo Salvini lançait à l'adresse de la foule: "Sur cette place, il n’y a pas d’extrémistes, il n’y a pas de racistes ou de fascistes". (Ouf ! ça va mieux en le disant. Quoique ?) Puis, poursuivait: "Donnez-nous un coup de main […] pour reprendre les clés de notre maison. Les élections européennes sont un référendum entre la vie et la mort, entre le passé et l’avenir, entre une Europe libre et un Etat islamique basé sur la peur". Ah, tiens, nous y voilà ! et ça n'a pas tardé !
Balle reprise au bond par la cheftaine du Ramassis national pour enfoncer le clou: "Nous disons “non” à cette immigration qui submerge nos pays et qui met en danger la sécurité de nos peuples, nos comptes sociaux et nos valeurs de civilisation". Propos résumé par Geert Wilders, le leader du Parti de la liberté aux Pays-Bas avec la formule: "Basta islam !.." Ainsi, on sait où l'on met les pieds. "L’Europe n’est forte que de nations fortes. Nous voulons vivre en France comme des Français, en Italie comme des Italiens et en Europe comme des Européens" a renchéri l'héritière de Montretout. Bref: Liberté, égalité, choucroute et schnaps, mozzarella et pizza à volonté ! Mais chacun chez soi !..
En effet, cette belle unanimité ne pouvait cacher des dissensions entre les conceptions des intervenants. Certains voulant réformer l'Union Européenne de l'intérieur en la réorientant vers "L'Europe des nations" et d'autres souhaitant la dynamiter, tout en profitant de ses subsides. Ces derniers se rendent ainsi complices des visées de Poutine et Trump qui veulent démanteler cette puissance économique et politique de 500 millions d'habitants qu'ils verraient d'un bon œil se re-balkaniser. D'ailleurs, tous ne font pas mystère de leur admiration pour le tsarillon russe et sa "démocrature".
Justement, c'est une fausse oligarque russe embauchée pour confondre le ministre autrichien qui est à l'origine du scandale qui gêne les conjurés milanais. Une vidéo compromettante montre que le leader d'extrême-droite était prêt à accepter le financement de son parti par des capitaux russes et surtout à favoriser leur prise de pouvoir sur des média indépendants pour influencer le vote des électeurs. A la suite de quoi, le chancelier autrichien a dû rompre l'alliance gouvernementale avec ce parti et appeler à de nouvelles élections. Espérant ainsi se libérer d'un allié peu recommandable.
Interrogée à ce sujet, Marine Le Pen n'a pas voulu commenter "une affaire intérieure autrichienne" attendant "d’avoir les explications de M. Strache" préférant s'en prendre à Emmanuel Macron qu'elle a qualifié d'"enfant roi", frappé, selon elle, "d’une sorte de conviction de surpuissance". Psychologie pour hebdomadaire bas de gamme qu'on pourrait lui retourner. Pas besoin d'être Sigmund Freud pour percevoir chez elle, dans son expression et son comportement, une tentative désespérée, vouée à l'échec, d'apparaitre comme le "fils manqué" de son père. Sans espoir de reconnaissance. D'où cette caricature permanente de virago tonitruante. Qui finira bien par lasser. Tôt ou tard..
Si l'on en croit le proverbe: Tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se brise.. MB
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https://www.liberation.fr/politiques/2019/05/23/la-tempete-nationaliste_1729059
"Je te tiens, tu me tiens par la barbichette. Le premier qui rira.."