La tigresse..

  • lepirelon

Mais bon sang ! Qu'est-ce qui a donc pris à Macron d'aller nommer Rachida Dati au ministère de la Culture. Cela résonne comme un mauvais poisson d'avril. Mais nous ne sommes qu'en janvier. De quelles compétences bien camouflées dans ce domaine peut-elle se prévaloir pour mériter le poste ? Hormis son goût affiché dans les gazettes pour la fripe de luxe et les chaussures à semelle rouge idoines . .

Il doit bien exister d'autres raisons pour lesquelles se trouve ainsi promue celle que beaucoup surnomment "la  tigresse", tenant compte de la véhémence avec laquelle elle peut dézinguer ses adversaires. Usant parfois à leur égard d'un langage fort peu châtié. Héritage de son enfance banlieusarde à Châlon-sur-Saône ?..

 

Pour justifier cette promotion inattendue, on laisse entendre qu'elle serait en rupture de bans avec les caciques des Rrrrépublicains qui marchent sur les plates-bandes du Rrramassis national. Mais surtout, ce débauchage constituerait une nouvelle prise de guerre de la Macronie dans le camp LR. Et pas des moindres. Une forme de réponse du berger à la bergère après les tergiversations, pour ne pas dire le chantage, du trio infernal Ciotti-Retailleau-Marleix lors des épisodes de la loi sur les retraites ainsi que celle sur l'immigration qui les avaient vu imposer leurs diktats à Elisabeth Borne.

 

Cette nomination qui renforce la jambe droite de la Macronie parait bien imprudente, tant l'impétrante reste imprévisible. Elle a d'ailleurs affirmé qu'elle garderait sa "liberté de parole". Quelques beaux tweets saignants d'anthologie en perspective ?.. Va y avoir du grabuge ! Grrr !..  MB

 

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Sur Instagram, la maire de Paris a adressé un message au monde de la culture après la nomination de l’ancienne ministre de la Justice sous la présidence de Nicolas Sarkozy

«Je souhaite bon courage aux acteurs du monde de la culture compte tenu des épreuves qu’ils vont traverser avec la nomination de Rachida Dati comme ministre de la Culture»

 

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Réaction de Roselyne Bachelot, ex-tenante du maroquin de ministre de la Culture, à propos de la nomination à ce poste de sa consoeur Rachida Dati: "Elle n’a pas été identifiée comme femme de culture mais elle a peut-être été modeste sur ce dossier". Plus subtile mais pas moins vacharde . .

 

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Vraie insoumise reconnaît vrais insoumis

Les insoumis l’adorent et elle le leur rend bien. A l’été 2022, Rachida Dati avait reçu un accueil chaleureux aux universités d’été de LFI où elle avait débattu avec Ugo Bernalicis devant une salle venue voir les «taches de sang sur leurs chemises blanches». Se considérant alors elle aussi comme une «insoumise», Dati n’a pas perdu ce lien affectueux pour ses adversaires politiques au moment d’entrer dans un gouvernement qui considère pourtant le parti «hors de l’arc républicain». Ce lundi 22 janvier dans le Parisien, la nouvelle ministre de la Culture a de nouveau eu des mots doux pour ses copains insoumis : «LFI bouscule, c’est une marque de fabrique que je peux apprécier tout en étant en désaccord. […] J’ai eu l’occasion de débattre et d’échanger de manière vive avec eux, et ils ont toujours respecté mon point de vue et ce que je suis. Peut-être parce qu’ils savent que je suis issue d’un milieu populaire et surtout parce que mon insoumission, c’est la sincérité radicale de mon engagement.» Pour une fois qu’elle dit un truc sympa sur quelqu’un…

           Libération 13.01.24 :

     

Municipales : le deal de Dati avec Macron pour (enfin) gagner Paris

 

La culture dure deux ans

Combien de temps Rachida Dati restera-t-elle ministre de la Culture ? Pas plus de deux ans, a priori. Car la maire LR du VIIe arrondissement de Paris et cheffe de la droite parisienne n’a en rien abandonné ses prétentions pour la mairie de la capitale en entrant au gouvernement. Mieux, Macron lui aurait garanti la tête d’une liste d’alliance macronie-LR pour les municipales 2026, qui apparaît comme le seul moyen de ravir l’hôtel de ville à la gauche. Le Président, qui a imposé cette nomination à Attal selon les usages de la Ve République détournant la lettre de la Constitution, a directement «proposé» ce pacte à l’ex-sarkozyste, selon les Echos. Un «deal» également rapporté par le Monde : «Dati aura la voie libre pour représenter le camp présidentiel, sans subir la concurrence d’un candidat macroniste. Un scénario qui a germé dans l’esprit de Macron depuis un long moment, ce dernier ayant tiré les leçons de la déroute de son camp en 2020.» L’intéressée l’aurait confirmé elle-même jeudi 11 janvier aux élus LR parisiens, à qui elle a annoncé sa nomination avant son officialisation, comme le raconte le Parisien : «Paris demeure le cœur de mon engagement et de mon combat politique. [...] J’ai l’assurance de l’enjeu de la mairie de Paris et je m’en suis assurée.» On adresse donc nos pensées au monde de la Culture et aux innombrables marcheurs qui se verraient bien succéder à Anne Hidalgo, et en particulier à Clément Beaune, débarqué du ministère des Transports jeudi et dont les rêves parisiens semblent s’être brisés en même temps que son avenir ministériel.

14.02.24: 

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Chronique «Si j'ai bien compris...» par Mathieu Lindon
Entre ici, Rachida Dati

 

Une dure à cuire dans la marmite gouvernementale. Pour une culture aux petits oignons, à l’oseille ou aux rutabagas ?

 

Si j’ai bien compris, une conférence de presse de Rachida Dati, on s’en régalerait d’avance. On peut être sûr qu’il y aura matière à s’indigner pour les uns, à s’amuser pour les autres, et qu’on ne perdra pas son temps. Avec elle, Emmanuel Macron a déniché une ambianceuse au ministère. Les nostalgiques du politiquement correct pourront tourner sept fois la langue de bois dans leurs interventions, ça va décoiffer. Sous Georges Pompidou, Maurice Druon, secrétaire perpétuel de l’Académie française et ministre de la Culture en plus d’être l’auteur des Rois maudits et, avec son oncle Joseph Kessel, du Chant des partisans, hymne de la Résistance, avait scandalisé les artistes en fermant la porte à ceux qui venaient avec «une sébile dans une main et un cocktail Molotov dans l’autre», déclaration qui ne semblait pas dans le ton de son prédécesseur André Malraux.

Gageons que ce genre de phrase est dans le lexique de Rachida Dati, d’autant qu’on suppute qu’elle-même saura défendre bec et ongles son ministère, aussi bien avec la sébile pour le budget que les cocktails Molotov contre le plan-plan (et la critique). Evidemment, ça risque de donner un petit coup de terne aux autres membres du gouvernement. Il va falloir relever le niveau. Amélie Oudéa-Castéra s’y est employée d’emblée mais tiendra-t-elle dans la durée, si durée il y a ? On va voir si Gabriel Attal arrive à rattraper les pots cassés et cependant, être Premier ministre, ça ne consiste pas juste à savoir manier la balayette. Culturellement, le ministre de la Culture, sauf rares exceptions, est plutôt du côté du ministère que de la culture. Là, on ne sait pas si les artistes en profiteront mais il est plausible que des culturocrates dégustent.

«Elle est pas fraîche, ma culture ?»

On n’est pas surpris que Rachida Dati, sur sa lancée, ait en ligne de mire la mairie de Paris, nourrissant des ambitions supérieures à ce ravissant ministère, pas toujours douillet car on est exposé – plein de gens vont au cinéma, au concert, au théâtre et regardent les césars, les molières et les victoires à la télévision. Ce qui est sûr est que les remises de ces prix seront peut-être plus calmes que d’habitude, les lauréats souvent si critiques goûtant au charme de la pusillanimité face à une ministre aussi aiguisée («elle est pas fraîche, ma culture ?»).

La culture est moins aveugle que la justice où elle a fait ses preuves gouvernementales, en tout cas, Rachida Dati est manifestement partie avec le glaive, et ça risque de trancher ferme. Faut pas l’énerver. Ce qui la rapproche des artistes, quand on pense au nombre d’œuvres nées de l’agacement ou l’exaspération de leurs auteurs, du sentiment d’injustice qui vient gratouiller leur inspiration. Espérons que, pour se mettre dans les pas de Jack Lang, elle voudra à son tour laisser son empreinte dans une fête, comme il créa celle de la musique. Si j’ai bien compris, on ne sait pas encore laquelle ce sera mais, artistes, politiques, journalistes, ils doivent être nombreux à espérer que ce ne sera pas la leur.

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                                                                Dessin d'Urbs pour Sud-Ouest

                                                                       Dessin d'Urbs pour Sud-Ouest                                                      

                                                                 Dessin de Coco pour Libération

 

                                                              Dessin de Biche pour Charlie Hebdo

 

 

 

 

                                                                                Félonne ?..

 

 

 

 

 

 

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