Cadet Roussel..

  • lepirelon

C'est la révélation de cette morne campagne présidentielle. On le voit partout. Il est passé par ici, il repassera par là. Fabien Roussel, candidat du PCF, est même devenu le chouchou de la droite qui croit retrouver l'accord tacite conclu entre les gaullistes et les communistes pour dominer la scène politique au lendemain de la Libération. En revanche, les écolos et la gauche dite "insoumise" n'apprécient pas ses critiques acerbes à leur égard et sa percée dans les sondages..  Ils ne se joignent pas du tout au choeur de ceux qui chantonnent :    "Ah oui vraiment, Cadet Roussel est bon enfant !.."

 

Il faut dire que ces derniers ont des raisons de lui en vouloir. Lors des deux précédentes élections présidentielles, les communistes s'étaient rangés comme un seul homme derrière la candidature de Jean-Luc Mélenchon. Depuis, l'eau a coulé sous les ponts et surtout des crispations ont émergé. Pour ne pas dire des désaccords profonds agrémentés de petites mesquineries dont quelques débauchages d'élus avec changements de casaque. Comme à Marseille où le leader communiste tenait son premier grand meeting et mettait en avant le soutien de la suppléante du Grand Timonier des Z'insoumis, député dépité local, qui pourrait voir son siège être reconquis en juin prochain . .

 

Mais c'est sur le fond que les divergences demeurent. Affichant sa fermeté et défendant une "République laïque" pour 2022, Fabien Roussel dénonce les positions de LFI, qu'il juge ambiguës, sur "la neutralité des agents du service public" ou "la protection des enseignants" contre les intégrismes religieux. Soupçon de wokisme ? A rebours, sur ce sujet, Manuel Bompard répond: "Cela me pose problème quand Roussel se dit opposé à la créolisation ou quand il va manifester avec les policiers et l'extrême droite", en référence à la présence du communiste à la manifestation des forces de l'ordre le 19 mai à Paris. "Nous assumons d'avoir rendu hommage à deux policiers morts dans l'exercice de leurs fonctions", réplique Ian Brossat. A l'instar de Fabien Roussel qui considère la sécurité comme un "droit fondamental" et prône "une politique de sanction et de répression ferme contre ceux qui s'en prennent aux détenteurs de l'autorité publique". Non mais !..

 

Autre pomme de discorde tout comme avec les Verts: le nucléaire. Sa place est centrale aux yeux de Fabien Roussel, dans un mix énergétique composé d'énergies renouvelables et d'atome. Alors que Jean-Luc Mélenchon, récent converti à "la bifurcation écologique", a pour ambition de sortir du nucléaire avant 2045. Soit peu ou prou l'échéance fixée par Yannick Jadot dans son programme. Qui, lui, n'a de cesse de critiquer le "productivisme" de ses concurrents et prône, a contrario, la "décroissance heureuse". Avec la légalisation du cannabis ? Sans omettre le plaidoyer du leader du PC pour "la bonne viande" et "le bon vin" qui a fait hurler le véganiste intégriste Ayméric Caron qui a rejoint Jean-Luc Mélenchon et le club des "Grandes gueules". Réaction d'un élu LFI : "Sur le nucléaire ou sur la chasse, ­Roussel tient un discours de droite. Ses punchlines, il les trouve au bistrot."

Brèves de comptoir ?..

 

Justement, le candidat communiste ne se cache pas de fréquenter les bistrots durant sa campagne et y a même trouvé sa nouvelle punchline. Paraphrasant la théorie du "ruissellement" ultralibéral, il propose "le Roussellement en augmentant les salaires et les retraites". Succès garanti en meeting. Il ajoute: "Je veux la France des jours heureux parce que je sais que c’est possible, parce que notre pays est riche à milliards. Et je refuse que des millions d’entre nous vivent mal à côté de tant d’argent. Il est temps de s’attaquer au mur de l’argent et de reprendre le pouvoir à la finance".  Retour aux fondamentaux . .

 

Un rapprochement reste-t‑il ­possible? "Non", a répondu clairement Ian Brossat, directeur de campagne de Roussel. À deux reprises, Mélenchon a écrit à Roussel pour le rencontrer. Chaque fois sans réponse. "Entre eux, les relations sont inexistantes", regrette un parlementaire communiste. Les cadres du PCF conservent également un mauvais souvenir de la dernière campagne présidentielle. "Il y a eu un sentiment d'humiliation et de colère, se souvient l'un d'eux. Nous n'avions pas la parole aux meetings. Mélenchon avait dit que le PCF, c'était "la mort et le néant". On n'est pas susceptibles, mais il y a des limites…". Le PCF, grand cadavre à la renverse ?.. Et pourtant, il bouge !.. Tant qu'on ne se traite pas de "vipères lubriques" comme sous Jacques Duclos, l'espoir est vivant . .

 

Comment faire chorus au vu de tant de rancoeurs et de chausse-trappes accumulées ?. Cela n'en prend pas le chemin. Chacun prêche pour sa chapelle, persuadé d'être légitiment destiné à "refonder" la gauche. Ou ce qu'il en restera après l'implosion prévisible. Mélenchon et Jadot font la course à l'échalote pour s'accaparer les dépouilles du PS et prendre le leadership à gauche pour 2027.

Fabien Roussel, lui,  ne veut pas laisser sa part aux chiens en chassant sur les terres "insoumises".   Et plus si affinités . . Question : Cadet Roussel a trois maisons ?.. Une seule compte pour lui ! . .  MB

 

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La tâche s’annonce difficile pour recoller les morceaux entre "insoumis"et communistes, comme en témoigne la réponse d’Hélène Franco, une ancienne cadre LFI, désormais soutien de Fabien Roussel, à l’appel du pied d'Eric Coquerel, porte-flingue de Jean-Luc Mélenchon, qui pense qu'“Il ne faut pas insulter l’avenir”. “Malheureusement, quand le lait est renversé, trop tard pour le retirer du feu”, a-t-elle ainsi twitté, le 4 février avec le hashtag “la mort et le néant”. Une référence à la formule utilisée par le patron des insoumis en 2017 pour qualifier le PCF dans un texto envoyé à son homologue communiste de l’époque Pierre Laurent. Le poids des mots et des rancunes tenaces. .

 

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11.02.22: Jeudi 10 février avait lieu l'émission "Elysée 2022" sur France 2 qui recevait Jean-Luc Mélenchon. On se serait bien abstenu de subir ce pensum mais la curiosité éditoriale l'a emporté.

Et l'on n'a pas été déçu. A son habitude, le Grand Manie-tout des Z'insoumis a déployé tout son savoir-faire et ses roueries pour affronter l'exercice. Ne se privant pas d'affirmations péremptoires, de rodomontades et de mises en causes méprisantes - voire injurieuses - à l'égard des journalistes. Notamment envers Sophie Lapix, Patrick Cohen et Maryse Burgot. Celle-ci, grand reporter de retour d'Ukraine, lui faisait part du souhait majoritaire de la population de ce pays d'adhérer à l'Otan et le questionnait sur l'attitude de Vladimir Poutine qui menace d'intervenir en Ukraine comme il l'a déjà fait en annexant la Crimée. Foin de tout cela pour le député de Marseille qui n'en est pas à une galéjade prêt. Pour lui, la menace vient des Etats-Unis d'Amérique qui voudraient s'implanter de force en Ukraine pour menacer la Russie qui est bien obligée de se défendre. Et de nous resservir cette bonne vieille rengaine vintage de "l'impérialisme américain", comme au bon vieux temps de la guerre froide des 60's et des 70's. Alors que , depuis Obama, la doctrine américaine est de quitter au maximum le théâtre militaire européen. Mais qu'à cela ne tienne !.. Le principe de réalité n'encombre pas l'esprit du Grand Timonier des Z'insoumis, ou supposés tels. Tristes tropismes . .

 

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Lors de sa prestation, s'il s'est comporté tout fiel envers les journalistes qui l'interrogeaient, en revanche Jean-Luc Mélenchon s'est montré tout miel avec Geoffroy de Bézieux, patron des patrons, qui dénonçait son programme économique potentiellement facteur de récession. Absent de l'évènement télévisuel, François Ruffin, s'il avait daigné paraître, aurait pu lui chanter: "Merci patron !..". Sinon, le reste de la camarilla "insoumise" faisait tapisserie derrière leur gourou. L'un d'un hochant sans cesse la tête, tel l'âne dans la crèche, pour approuver chaque saillie de son Lider Maximo..

 

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                                      On est de la même famille. On devrait pas se battre !..

                                                                      

 

                                                        "La mort et le néant ?.. On y est !.."

                                                                     Soupe à la grimace ?..

 

Pendant ce temps, à quoi jouent les dirigeants du monde:

 

 

 

 

 

 

 

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