La chute..

  • lepirelon

Il n'y a pas que sur la route du Tour de France que l'on déplore la chute accidentelle d'une partie du peloton. C'est aussi le cas de certaines écuries politiques lors du second tour des élections régionales et départementales. Particulièrement celle de l'équipe présidentielle LREM mais, surtout, celle du Ramassis national qui s'est ramassé après une douloureuse sortie de route. Dans ce cas, ce n'est pas la faute d'une spectatrice écervelée mais, plus gravement, l'électorat RN qui a délibérément boudé les urnes. Un véritable "accident industriel" sur la route de l'Elysée pour l'héritière de Montretout. .

 

" Ce soir, nous ne prendrons pas de région" a t-elle reconnu dimanche, dès 20 heures, mais pour dénoncer aussitôt  des "alliances contre nature" des présidents sortants tous réélus et "une organisation désastreuse et erratique des scrutins par le ministère de l’intérieur". Il n'empêche ! . .  A l'exception d'un seul, tous ses candidats ont stagné ou reculé par rapport au premier tour. Le cas le plus emblématique se trouve en région Paca où Thierry Mariani a sèchement perdu face à Renaud Muselier qui l'a distancé de 15 points. Grâce au sursaut du front républicain initié par la liste de gauche qui s'était retirée de la compétition dans l'entre-deux-tours. Non sans regrets . .

 

Autre désillusion: la sévère défaite en Ile-de-France de Jordan Bardella, numéro 2 du parti, qui a vu son score régresser par rapport au premier tour. Ce qui devrait l'handicaper pour prendre l'intérim de la présidence du parti, lorsque la taulière entrera officiellement en campagne, en septembre. Or, il trouvera sur sa route Louis Aliot qui s'est déclaré candidat, fort de sa popularité chez les militants. Parmi ceux-ci, beaucoup désapprouvent le "recentrage" de Marine Le Pen, au risque de dissoudre le parti dans "le système", comme l'a dit le patriarche qui voit cela d'un mauvais oeil..  Ceci dit, sans mauvais jeu de mots. Quoique !..

 

Autre grand perdant, LREM qui ne parvient pas à s'implanter localement. Aucun de ses candidats ne se trouve bien placé pour concurrencer les sortants. Le "vieux monde" fait de la résistance. .       A droite, on pavoise mais le répit sera de courte durée. Les victoires en trompe l'oeil de Xavier Bertrand, Valérie Pécresse et Laurent Wauquiez annoncent une course à l'échalotte implacable entre eux pour la désignation à la candidature présidentielle. Aussitôt réélus, aussitôt repartis en campagne pour se hisser sur le pavois. "La guerre des chefs" restant le sport favori de la droite LR..

 

A gauche, c'est: Jean qui rit et Jean qui pleure. Au PS, on ne se tient plus de joie d'avoir conservé ses régions et surtout d'avoir retrouvé une certaine hégémonie sur une partie du camp progressiste. .   Les président(e)s de régions qui avaient refusé l'alliance avec les écologistes les ont nettement distancés et forcés à se contenter de scores relativement modestes. Ainsi en Bretagne, en Occitanie et en Nouvelle Aquitaine où ils devront se soumettre à la majorité rose. Bon gré, mal gré..

 

Chez les Z'insoumis, on n'a qu'un mantra à la bouche pour expliquer l'abstention et la relégation: "Il faut la VI° République !". Alexis Corbière, député de Seine-Saint-Denis, a assuré que Jean-Luc Mélenchon, candidat à la prochaine présidentielle, porterait le " renouveau démocratique et institutionnel " pour 2022. Cela parait mal parti alors qu'un sondage ne le crédite plus que de 7%.. Côté communiste, on anticipe les soldes et le slogan "Tout doit disparaitre" puisque le parti a perdu le dernier conseil général qu'il présidait, dans le Val-de-Marne. Ainsi que divers cantons ruraux. Ailleurs, il devient une force supplétive de la gauche lorsqu'elle est unie. C'est la chute finale ?..

 

Voilà pour ce tour d'horizon rapide qui, sous des airs de continuité, recèle un certain nombre de tendances lourdes que nous ne manquerons pas d'analyser ultérieurement. En attendant, savourons le souvenir des mines déconfites des cadres RN estomaqués. A rebours, du faciès soulagé et réjoui de Christian Jacob, de celui hilare de Renaud Muselier et de la présomption assurée de Xavier Bertrand qui s'y voit déjà. Tout comme Yannick Jadot qui ne renonce pas à prendre le leadership à gauche même si le PS ragaillardi ne l'entend plus de cette oreille. Quant à Jean-Luc Mélenchon, il a tenu son  discours sur un ton lugubre, tel un fantôme de carême-prenant. Et il y avait de quoi. Vu le nouveau front républicain "anti islamo-gauchiste" qui s'est manifesté .   "La pente au mal est douce, et la chute est rapide . ."  MB

 

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Un malheur n'arrivant jamais seul, le proverbe se vérifie pour Marine Le Pen. On vient d'apprendre que la maison d'édition Albin Michel ne publiera pas le prochain pamphlet d'Eric Zemmour. Raison invoquée: "Nous avons eu un échange très franc avec Eric Zemmour qui m’a récemment confirmé son intention de s’engager dans la présidentielle et de faire de son prochain livre un élément-clé de sa candidature", a précisé le président de la maison d’édition. Ajoutant: "Eric Zemmour a décidé de changer de statut, il veut devenir un homme politique, engagé dans un combat idéologique personnel qui ne correspond tout simplement pas à la ligne éditoriale d’une grande maison généraliste comme Albin Michel". Ainsi donc, la rumeur d'une tentative de candidature à la présidentielle du polémiste ultra-réactionnaire de Cnews est confirmée. Afin de tailler des croupières à la taulière du Ramassis national - ou de ce qu'il en reste ? Comme aimait à dire Chirac: "Les emmerdes, ça vole toujours en escadrille !.."

 

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

02.07.21: Décidément, il n'en rate pas une ! Jean-Luc Mélenchon vient de comparer Emmanuel Macron à l'ayatollah Khomeini, lors d'une conférence de presse qui se voulait solennelle afin de lancer un appel de fonds pour financer sa campagne présidentielle. Le prétexte de son ire: un passage de l'interview que le président a donné au magazine féminin Elle où, entre autres sujets sérieux, on lui demande ce qu'il pense du crop top à l'école. A propos de ce vêtement trendy qui laisse apparaître le ventre et le nombril découverts, le chef de l'Etat a répondu: ″À l’école, je suis plutôt ‘tenue décente exigée’, aussi bien pour les filles que pour les garçons. Tout ce qui vous renvoie à une identité, une volonté de choquer ou d’exister n’a pas sa place à l’école. On peut tenir compte de la part de fantaisie d’un ado et tenir bon sur certains principes". C'est cet avis qui a suscité la réaction outrée du Lider Maximo des Z'insoumis qui a déclaré: "Alors, maintenant, nous avons deux penseurs de l’habillement féminin, l’ayatollah Khomeini, suivi de l’ayatollah Khameini, et monsieur Macron qui décide de la longueur à partir de laquelle une jeune femme ou une jeune fille ou une fillette se comporte d’une manière décente ou non.” Cela valait-il la peine d'être dit ?. Gageons qu'un tel excès de langage ne fera pas de Méluche l'arbitre des élégances rhétoriques..

 

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

 

La démocratie prend l’eau MICHEL WINOCK HISTORIEN

 

L’autre jour, au marché, mon vendeur de melons et de salades préféré me dit son incompréhension devant le triste record de l’abstention aux élections régionales. D’origine espagnole, il est d’avis que les Français auraient bien eu besoin de vivre un peu sous Franco pour connaître le prix du droit de vote : « Ils ne savent pas ce que c’est que de vivre en liberté. »            Quelle explication donner à cette défaillance ?..

 

On a pu avancer que les électeurs ne connaissaient pas vraiment les compétences des assemblées départementales et régionales ; que, pour eux, voter ne servait plus à rien, ignorant les enjeux du scrutin ; plus gravement, qu’ils n’avaient plus confiance dans les élus… Chacune de ces explications a sa part de vrai, mais peut-être faut-il voir les choses avec un certain recul.

 

Pour commencer, remarquons que l’abstentionnisme ne date pas d’aujourd’hui. Aux élections régionales de 1986, on comptait seulement 22 % d’abstention ; en 1998, 42 % ; en 2010, on atteint 53,7 %, et l’on arrive, après un léger recul en 2015, à ce chiffre incroyable de 66,7 % en 2021. L’érosion n’en finit pas. Elle n’atteint pas seulement les élections territoriales.

 

Rappelons-nous qu’en 2017, aux législatives, l’abstention passait les 51 % au premier tour, et 57 au second. Déjà, en 2012, le total de l’abstention avait été de 43 % au premier et de 57 % au second tour. Nous n’avons donc pas affaire à un phénomène conjoncturel, dû, par exemple, à la crise sanitaire. C’est bien une progression de l’indifférence politique qu’il faut constater chez nos concitoyens.

 

Comme explication, j’aurais tendance à favoriser la lente mais profonde transformation de notre société depuis une cinquantaine d’années. En un mot, y voir les effets d’un individualisme triomphant aux dépens du sens collectif ou civique de jadis. Tocqueville, dans sa « Démocratie en Amérique », définit ainsi l’individualisme : « Un sentiment réfléchi et paisible qui dispose chaque citoyen à s’isoler de la masse de ses semblables et à se retirer à l’écart avec sa famille et ses amis ; de telle sorte que, après s’être ainsi créé une petite société à son usage, il abandonne volontiers la grande société à elle-même. »

 

Depuis cette réflexion qui date de 1840, on a pu observer la mise en place progressive du triomphe de l’individu sur les structures collectives. L’effondrement de la religion catholique en est un des facteurs. Les jours du vote, les curés en chaire rappelaient leurs ouailles au devoir de voter. Les partis politiques, nécessaire médiation entre le citoyen et l’État, se sont délités à leur tour, n’étant plus au mieux que des machines électorales de moins en moins persuasives ; les militants ont cessé de courir les rues un pot de colle à la main. L’ordre familial ancien tend à se décomposer. L’école, dont l’une des vocations pour les fondateurs de la République, est de former des citoyens, semble désormais de moins en moins capable de remplir son rôle.

 

Ce désencadrement général est allé de pair avec l’exaltation des ego par la société de consommation et l’ultralibéralisme qui pousse chacun à trouver sa voie, sans avoir besoin de personne, sinon de tous les produits qui contribuent à l’embellissement de son corps, à l’épanouissement de ses facultés, à l’assouvissement de ses désirs. On se figure ainsi volontiers qu’on peut se passer de tout ce qui a pour fonction de faire vivre une communauté historique, des liens qui créent la solidarité, de ce qui s’appelle une conscience politique.

 

Le suffrage universel a été une conquête, le résultat d’une longue lutte contre toutes les formes de l’aristocratie, de l’oligarchie, des régimes censitaires. Il n’a été proclamé en France que par la révolution de 1848, et il était alors réservé aux hommes, puisqu’il a fallu attendre 1944 pour que les femmes aient le droit de vote. Le suffrage universel est la base de la démocratie ; il en est une condition nécessaire. Certes, non suffisante. Les régimes autoritaires, les dictatures de droite et de gauche peuvent en user, mais sans les libertés qui en sont le corollaire : parti unique, manipulations de toutes sortes, trucages, on appelle aux urnes pour la frime. Mais cette imposture montre à quel point on ne peut se passer du suffrage universel comme instance de légitimation démocratique.

 

En France, depuis les débuts de la III° République, les élections sont libres, et l’abstention se révèle aujourd’hui comme le syndrome d’une funeste pathologie. Comment reconstruire un sens collectif dans une société minée par l’individualisme, voilà bien une des questions de fond qu’on ne peut éluder..

 

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

 

 

 

                                                                "Arthur, tu as le caillou dur !.."

 

 

 

 

                                                              Crop top ou crêpe Georgette ?..

                                                                         Des bleus à l'âme ?..

                                                                              La panne !..

                                                             "La barbe, les Blues Brothers !.."

                                                                   Le départage, c'est parti !..

                                                             Elton John contre Ricky Martin ?..

                                                                            Purgatoire ?..

                                                        "L'enfer, c'est les autres !.." (JP Sartre)

                                                                  "Qu'il y vienne, s'il ose !.."

                                                                     Les dents de l'amer..

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Personnaly © 2014 -  Hébergé par Overblog