Acolytes anonymes..
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Alors, cette polémique sur la non-mixité ethnique des colloques de l'UNEF, cela vous indiffère ou cela vous scandalise ?.. On est prié de choisir son camp. Entre les adeptes du "racialisme" et ceux de "l'universalisme". Ce n'est pas une mince affaire. Doit-on favoriser "l'entre-soi" pour "libérer la parole identitaire" ou respecter le débat contradictoire pluriethnique ?.. Assigner les uns définitivement à un statut victimaire et les autres à celui de colonisateurs-exploiteurs- prédateurs ?.. Voir la vie en noir et blanc ou en Technicolor ?..
Depuis que la présidente du syndicat étudiant, Mélanie Luce, a affirmé que l’UNEF organisait des réunions une à deux fois par an, en incluant exclusivement “les personnes touchées” (en l’occurrence les femmes et des personnes non blanches) qui y échangent sur leur expérience du sexisme ou du racisme, les réactions de tous bords n'ont pas manqué. C'est le feu dans la pampa. .
A droite, on invoque "l’indivisibilité de la République" et "l’unité de la nation". On porte des accusations de "racialisme", d’"essentialisme" et d’"islamo-gauchisme" ou au minimum de porosité au modèle communautaire anglo-saxon qui n’a rien à voir avec celui de la République. Certains, comme Xavier Bertrand, candidat déclaré à l'élection présidentielle de 2022, qui réclame la fin des subventions publiques à l'UNEF. Et dénonce les “thèses racialistes” ainsi que “la cancel culture”. “Ceux qui propagent cette culture et utilisent ces thèses racialistes mènent un combat idéologique et une attaque frontale contre les valeurs de la France. J’en ai assez. Ça suffit ! La France n’est pas un pays raciste, pas un pays d’injustice”, s'est-il insurgé. Avec véhémence.. Eric Ciotti, député Les Républicains, a pour sa part annoncé avoir écrit au ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, pour lui demander "d’étudier sans attendre la dissolution" du syndicat étudiant..
Côté majorité, le patron des députés LREM, Christophe Castaner, accuse l'UNEF de "clientélisme indigéniste exacerbé totalement scandaleux". Selon lui,"Si les faits relèvent du pénal, cela doit faire l'objet de poursuites". Le ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer, a jugé que ces réunions pourraient mener à “des choses qui ressemblent au fascisme”. Des propos condamnés par 250 anciens dirigeants de l’UNEF, dont notamment Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon, qui ont dénoncé dans une tribune “l’outrance injurieuse des termes employés” par le ministre de l’Éducation à l’encontre du syndicat étudiant et “s’opposent à toute volonté de dissolution”.
La polémique s'est envenimée, lorsqu'Audrey Pulvar, candidate à la présidence de la région Ile-de-France, interrogée par une journaliste: " Et si on vous avait proposé de participer à une réunion où on demande aux personnes blanches, de rester derrière la porte… ?", elle a répondu: "Non, ça, ce n'est pas possible pour moi". Avant de tempérer : "Si c'est un groupe de travail consacré aux discriminations dont sont l'objet les personnes noires ou métisses, quelque chose me dit que 99 % des participants seront les personnes dont il est question dans l'intitulé". Puis de conclure très vite:
"Si vient à cet atelier une femme blanche ou un homme blanc, il n'est pas question de le ou la jeter dehors, en revanche, on peut lui demander de se taire, d'être spectatrice ou spectateur silencieux". En somme, une leçon sans le son..
Indignation générale à droite. Sa rivale Valérie Pécresse a réagi en twittant: "Dans ma région, aucun habitant ne doit être discriminé pour la couleur de sa peau. Il n'y a pas de racisme “acceptable” ! Même son de cloche chez Rachida Dati: "Stop aux accommodements avec la République et ses lois !". Pour le président de la région Paca, Renaud Muselier, cette déclaration n'est "pas seulement scandaleuse", elle est également "raciste". "En République, aucune "bonne raison" au monde ne donne le droit de faire taire une personne pour sa couleur de peau. Sous aucune circonstance". Et pour Christian Jacob: "En France, il y a une seule communauté: la communauté nationale". Point.
Au sein du Ramassis national, les propos d'Audrey Pulvar ne passent pas non plus. Jordan Bardella parle d'une "haine des Blancs" et d'une "gauche qui patauge dans l'islamo-gauchisme", tandis que la patronne du parti dénonce une "escalade raciste" de la part de l'adjointe à la mairie de Paris. Elle réclame l'intervention du parquet qui, selon elle, "doit engager des poursuites pour provocation à la discrimination raciale". Sur ce sujet, elle ne fait pas dans le détail. Contrairement à son géniteur..
A gauche, les avis divergent. "Une dérive incroyable", lâche Olivier Faure, le premier secrétaire du parti, pour qui "le danger derrière ces réunions non mixtes, c’est l’idée que sont légitimes à parler du racisme les seules personnes qui en sont victimes". A propos d'Audrey Pulvar, il estime qu'elle a eu "une phrase malheureuse". Jean-Luc Mélenchon a, de son côté, volé au secours de l'ancienne journaliste. "Audrey Pulvar n'est pas raciste ! Elle a juste compris ce qu'est un groupe de parole. Ceux qui se jettent sur elle, par contre, n'arrivent pas à cacher leur pente sexiste et discriminante", a-t-il écrit sur Twitter. Il en profite pour tacler son ancien parti: "Je dis aux dirigeants socialistes qu'ils sont irresponsables d'apporter de l'eau au moulin des mensonges sur l'Unef", donnant en creux raison à Audrey Pulvar, dont il estime qu'elle a été lâchée de manière "ignoble" par le PS. Sans rancune aucune . .
Tout cela ne concourt pas à l'apaisement des tensions exacerbées par les incertitudes liées à la situation sanitaire. Mais elles sont révélatrices d'un délitement du débat politique et de la fragmentation de l'opinion. Peut-on encore dialoguer sans s'invectiver au sein des assemblées, des groupes de parole et même des familles ? Certaines associations sont-elles prêtes à accueillir des contradicteurs ? Faut-il en mentionner certaines comme les indigénistes, les antispécistes, les survivalistes collapsologues, les genristes etc..? Chacun sa chapelle et sa marotte. Tous acolytes anonymes ?. MB
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La polémique sur les réunions « non mixtes » organisées par le syndicat étudiant UNEF n’en finit pas de rebondir. Dans un tweet, Carole Delga la présidente de la région Occitanie, a indiqué vendredi qu’il fallait "cesser de monter les gens les uns contre les autres, au risque de générer une société d’ennemis. Racisme, antisémitisme et discriminations ne reculeront qu’en rassemblant d’abord les Français sur les droits et valeurs de la République. L’Unef gagnerait à suivre ce chemin". Cette prise de position lui a valu une volée de bois vert de la part du leader des Z'insoumis qui a prétendu que Carole Delga, "incapable de tenir tête à l’Action française, reprend ses slogans.
Lamentable. Elle n’est pas une digue mais un passe-plat !". Faisant référence à l'intrusion, jeudi, au sein de l'hémicycle du conseil régional d’Occitanie, de militants d’extrême droite ayant une pancarte sur laquelle on pouvait lire "Islamo-gauchistes – traîtres à la France". En réponse, Carole Delga a expliqué qu’elle trouvait son propos "délirant". "Il perd complètement ses nerfs. Qu’un candidat à la présidence de la République puisse écrire des choses pareilles montre qu’il sort du cadre républicain. Il s’enfonce dans une violence verbale et dangereuse". Méchant, Mélenchon ?..
Allons donc !.. Jamais de la vie !.. La tolérance faite homme..
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