Pyromanie..

  • lepirelon

Qui a allumé le feu ?.. Non pas celui de Notre-Dame de Paris comme certains internautes atteints de conspirationnite aigüe le laissent entendre. Notamment ceux qui ont confondu la présence d'une statue près de la tour en flammes avec un supposé quidam contemplant le terrible brasier. Honny soit qui mal y pense..   La question qui se pose aujourd'hui concerne la naissance du mouvement des "gilets jaunes": Qui a allumé le feu de la révolte?..

 

Une enquête fouillée et documentée des Décodeurs du journal Le Monde démontre que cette révolte ne procède pas d'un phénomène de génération spontanée et ne s'est pas propagée ex nihilo. On y apprend qu'au début, le mouvement s'est appuyé sur des réseaux militants préexistants qui n'avaient rien d'"apolitiques". A l'origine, on trouve une nébuleuse de communautés départementales intitulées "Colère" crées simultanément début 2018 sur Facebook. Bientôt fortes de 200 000 membres, elles ont concouru au déclenchement des premières manifestations des "gilets jaunes".  Six mois plus tard.

 

La plus grande opacité règne autour de l'identité des créateurs de ces sites mais on peut deviner aisément dans quelle mouvance ils se situent. Ce qui se présentait au départ comme une plateforme exprimant le "ras-le-bol" contre l'augmentation des prix des carburants, du tabac, contre les limitations de vitesse et les radars, a très vite laissé la place à des revendications politiques portées par  l'ultra-droite. Des groupes de la "patriosphère" issus de "Debout la France" de Dupont-Aignan, du "Rassemblement national", "Marine Le Pen 2022" ou des "identitaires" leur ont emboîté le pas. De l'oie ?..

 

Les revendications catégorielles consuméristes ont très vite débouché sur des slogans politisés mis en exergue: "Macron, démission !" ou "Assemblée, dissolution !" qui rejoignent les visées de l'extrême droite. Sans parler des Blackblocs anarchisants et des groupes "identitaires" activistes. Fauteurs de troubles violents. Front du refus buté sans vision d'avenir ni projet sociétal collectif.       Hormis la castagne généralisée.

 

Au travers de ces informations, on perçoit mieux la nature et les objectifs initiaux de ceux qui ont porté sur les fonds baptismaux le mouvement des "gilets jaunes" qui, au grand dam de Jean-Luc Mélenchon, n'a rien d'une "révolution citoyenne" comme en Algérie ou au Venezuela. Les communautés de gauche et d'extrême gauche ont, d'ailleurs, eu un rôle mineur dans le déclenchement de la révolte. Qui reste, avant tout, cantonnée dans un registre d'ordre individualiste et consumériste. Exceptés les jusqu'auboutistes acharnés qui veulent en découdre avec le pouvoir. Quel qu'il soit.

 

Loin de nous l'idée de verser dans le complotisme réducteur et simpliste auquel nous refusons de céder malgré ces éléments qui confirment ce que nous pressentions dès le mois de novembre 2018. Les "gilets jaunes" sont aussi l'expression d'un malaise social bien souvent justifié. Ce malaise ressort de l'évolution de notre société inégalitaire où le travail ne paie plus suffisamment pour satisfaire les besoins essentiels. Et où la précarité est devenue un mode de vie imposé à certains. Tandis que d'autres les toisent, les exploitent ou les ignorent. Loin de toute décence.

 

Déjà, en 1995, Chirac ne parlait-il pas de "fracture sociale" ? Nous y sommes en plein dedans.

C'était aussi lui qui disait: "Notre maison brûle et nous regardons ailleurs !.." Bien vu. Bien dit.

Halte aux feux !.. MB

 

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