50 nuances d'aigri..

  • lepirelon

Il est hors de lui. Il ne s'appartient plus. Plus que jamais, il éructe et vocifère. Tels le Scrooge ou le Gru de Moi, moche et méchant. Jean-Luc Méchenlon, le Tonton Scrogneugneu des Z'insoumis, abreuve d'insultes ses ex-alliés socialistes coupables, selon lui, d'avoir pactisé avec François Bayrou en ne le censurant pas après son discours de politique générale. Le triple candidat malheureux à la présidentielle a qualifié les négociations entre les socialistes et le gouvernement de "combine pourrie". Pourtant, elles ont permis de revenir sur des mesures telles que le déremboursement de médicaments, le gel des pensions de retraite en 2025, l’augmentation des taxes sur l’électricité ou la suppression de 4.000 postes d’enseignants. Et surtout, de rouvrir une discussion sur la très décriée réforme des retraites 2023.

Qu'importe ! Pour lui, c'est une trahison. 

 

"Le PS fracture le NFP [Nouveau Front populaire]. Mais il capitule seul. Les trois autres groupes votent la censure. Nous continuons le combat", a posté sur le réseau social X (ex-Twitter) Jean-Luc Mélenchon. Ajoutant, sur RTL: "Le parti socialiste n’est plus un partenaire, c’est un allié. Et encore, de circonstance. Ils ne votent pas les censures mais sont dans l’opposition, personne n’y comprend rien". En qualifiant les négociations entre les socialistes et le gouvernement de "combine pourrie".

 

Face à l'accusation de "forfaiture", Olivier Faure a répliqué en argumentant: "Grâce à la négociation, il n’y aura pas de retour du gel des pensions de retraite en 2025, pas d’augmentation des taxes sur l’électricité, pas de déremboursement des consultations chez le médecin, pas de passage à trois jours de carence pour les fonctionnaires". Ajoutant, plus tard: "Jean-Luc Mélenchon n’est pas le chef du Nouveau Front populaire". Tout en appelant le tribun insoumis à "argumenter plutôt qu’à invectiver et menacer", Olivier Faure a dit que "si à chaque désaccord, il organise une purge comme il a déjà pu le faire dans son propre parti, il finira tout seul". Jugeant par ailleurs "irresponsable" de "tout faire reposer sur une présidentielle anticipée", comme le font les Insoumis. Et pour enfoncer un nouveau clou dans le cercueil du NFP: "La gauche du tout ou rien, c’est la gauche du rien !.. 

Ils ont réussi quoi, les insoumis ?. Nous, on veut des conquêtes dès maintenant, pas dans deux ou trois ans… Si on obtient 30 % du programme, c’est déjà bien. Il y a des gens pour qui ça compte".

 

De son côté, François Hollande n'a pas été en reste, déclarant: "Jean-Luc Mélenchon est comme Madame Irma. Ses prophéties ne se réalisent jamais, ce qui ne l'empêche pas de les répéter. À l'automne, la procédure de destitution que son groupe a lancée a fait flop. En début d'année, il annonçait que le 16 janvier tout allait s'effondrer par la censure. Ça n'a pas marché. Maintenant, il nous annonce que dans sa boule de cristal, ce sera le mois prochain. Ça ne se produira pas d'avantage".

 

Ajoutant: "Les socialistes constituent désormais le pôle central au sein de l’Assemblée nationale, puisque rien ne peut se faire sans eux ni contre eux". Ce à quoi, le chef des Z'insoumis a répliqué: "Cet homme, François Hollande, est une machine à tromper. Il a trompé tout le monde en 2012.

Il trompe ses proches. Il trompe tout le monde !..". Inévitablement, pour un éléphant rose ?..

 

Ces "50 nuances d'aigri" augurent mal d'une réconciliation prochaine au sein des fameuses "deux gauches irréconciliables". A moins que cela présage un divorce genre: "Cramé contre Cramé" ?.. MB

 

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A propos de l'affrontement verbal entre François Hollande et Jean-Luc Mélenchon, le patron du PS Olivier Faure a parlé de la rivalité entre "un tyrannosaure et un diplodocus". Jurassic Park ?.. 

 

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BONNE AVENTURE • C'est la décla du week-end (avec ce tweet malaisant de Ségolène Royal). Dans la Tribune dimanche, Hollande a ressorti son meilleur sens de la formule : «Jean-Luc Mélenchon est comme Mme Irma. Ses prophéties ne se réalisent jamais, ce qui ne l'empêche pas de les répéter .   À l'automne, la procédure de destitution que son groupe a lancée a fait flop. En début d'année, il annonçait que le 16 janvier tout allait s'effondrer par la censure. Ça n'a pas marché. Maintenant, il nous annonce que dans sa boule de cristal, ce sera le mois prochain. Ça ne se produira pas d'avantage.»

 

L'attitude des socialistes a, ô surprise, bien énervé les insoumis qui ont passé leur dimanche à refaire le jour du saigneur de socialistes. «Le PS n'est plus un partenaire», a tonné Jean-Luc Mélenchon, «mais un allié de circonstances». Le leader de LFI n'aime rien de moins qu'un socialiste contrit. Alors, invité du Grand Jury, il a tapé comme un sourd sur ce mouvement qui «nous menace, par leur isolement, de nous faire perdre», au profit de l'extrême droite. Les lieutenants de Mélenchon y sont allés eux-aussi de leur couplet anti-rose. «C'est fini avec la partie des socialistes qui n'ont pas voté la censure. Ils se mettent à l'écart du reste du NFP, a tranché Antoine Léaument sur France Info. Je souhaite que l'on avance avec ceux qui sont cohérents.» Sur France 3, la vice-présidente de l'Assemblée Clémence Guetté a, pour sa part, estimé que le PS, en ne censurant pas, a renoué «avec une longue histoire de renoncements, de reniements pour ne pas dire pire». «C'est une trahison», a-t-elle ajouté.

 

LFI a passé ces derniers jours à mettre une immense pression sur le PS et à le menacer de représailles aux législatives pour le convaincre de censurer Bayrou, puis à le couvrir de goudron et de plumes pour ne pas l’avoir fait. Une attitude qui a inspiré un parallèle à la sénatrice socialiste Laurence Rossignol, ex-ministre des Droits des femmes et très anti-LFI : «La campagne de LFI contre le PS depuis jeudi, c’est la masculinité toxique en politique : contrôle coercitif, violences psychologiques, harcèlement, dévalorisation du partenaire, menaces, chantage, ficha [affichage, ndlr] sur les réseaux sociaux. Ils cochent toutes les cases.» 

 

À GAUCHE RIEN DE NOUVEAU • Autre signe que ce n'est pas la grande forme du côté de la gauche en ce mois de janvier : la défaite du candidat LFI-NFP Lyes Louffok dans la première circo d'Isère hier, lors d’une législative partielle. Sans réserve de voix, le candidat de gauche s'est fait balayer par Camille Galliard-Minier, recueillant 35,7% des voix contre 64,3% pour la marconiste. Alors, à qui la faute ? Pourquoi la gauche a-t-elle perdu un siège gagné en juillet dernier ? François Ruffin s'en prend, lui, aux «généraux dans leurs bureaux». Autrement dit : la direction de LFI. «La gauche à 49% aux européennes, 42% en juin dernier, 35% désormais. 15 000 voix perdues en 6 mois, commente l'ex-insoumis sur X.  Nous faisons jeu égal dans la métropole de Grenoble. Mais en dehors, c’est la bérézina. Un vote repoussoir, massif. Ne changeons rien, fonçons droit dans le mur !» Mais pas question, côté LFI, de se remettre en question.

 

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Éditorial  Benoît Lasserre

 

En prison, Boualem Sansal fait tomber les masques

 

Boualem Sansal ne réclame la mort de personne. Il est pourtant incarcéré depuis la mi-novembre dans son pays d’origine, l’Algérie, où il vivait toujours malgré la férocité de ses flèches envers les caïds d’un régime en dérive autocratique et sa dénonciation, non moins virulente, de l’islamisme. Sans haine, avec humour.

 

Jeudi dernier, à une très large majorité, le Parlement européen a demandé la libération de l’écrivain, naturalisé français en 2024. Le groupe des Insoumis s’est déshonoré en s’abstenant ou en votant contre. Rima Hassan, qui, comme un mur, renvoie tout à sa cause palestinienne, justifie son bulletin négatif en invoquant l’instrumentalisation de Boualem Sansal par l’extrême droite. On connaît en effet sa politique culturelle arbitraire dans les mairies qu’elle dirige et elle doit trouver bien commode un Algérien hostile à l’islam.

 

Et alors ? Quand on requiert la liberté pour un écrivain qui n’utilise aucune autre arme que sa plume, faut-il regarder la signature du voisin ? En leur temps, des Français de gauche, moins sectaires, exigèrent avec des anticommunistes la sortie du goulag de Soljenitsyne, qui n’était pas progressiste pour un rouble et dont le seul crime, avant Sansal, était de pourfendre et déranger une dictature.

 

Ce n’est pas parce qu’il est âgé et malade que Sansal doit être libre, même si ces circonstances aggravent l’iniquité de sa détention. Aurait il 40 ans et une santé d’acier, il n’a rien à faire dans une geôle, otage de surcroît d’une crise diplomatique franco-algérienne.

En s’agenouillant devant un absolutisme qui pratique la fuite en avant, le parti mélenchoniste a trahi la France de Cyrano, de Voltaire, des Lumières, de Zola et de Camus.

Boualem Sansal est cent fois plus insoumis que lui.

 

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                                                          Dessin de Félix pour Charlie Hebdo

 

 

 

 

 

 

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