Trouble-fête..

  • lepirelon

Ce devait être net et sans bavure. Une sorte d'apothéose. . Le congrès du Ramassis national devait à la fois célébrer les cinquante ans du Front national, le parti de papa, et entériner le passage de témoin entre Marine Le Pen et son successeur désigné Jordan Bardella. Le perdant de la compétition, Louis Aliot ayant accepté de participer à cette élection courue d'avance . .

En échange d'une vice-présidence honorifique. Tout allait donc pour le mieux avant que le député médocain Grégoire de Fournas n'enflamme la pampa avec une saillie à connotation raciste, digne des "Grosses têtes" ou des "Grandes gueules". Tout le monde ne parlait plus que de cela, jetant l'ombre de la suspicion sur la fameuse "dédiabolisation" du RN. Patatras !..

 

Néanmoins, tout le banc et l'arrière banc du parti tentait de sauver les apparences en faisant bonne figure. A commencer par la daronne qui ne cachait pas sa joie d'introniser son dauphin, déjà président par intérim depuis le début de l'année. Avec un enthousiasme surjoué, elle s'apprêtait à lui transmettre le trousseau de clés de l'entreprise familiale. Et comme l'on dit: "Cela ne sort pas de la famille !..". Puisque l'impétrant, paraît-il, roucoule avec l'une de ses nièces. Celui-ci, cintré dans son costume du dimanche, lors de son discours de récipiendaire, a rendu un vibrant hommage ému à "sa deuxième maman". Les sanglots longs des violons de l'automne ? Sortez vos mouchoirs !

 

Comme tout finit toujours par des chansons, c'est au son d'une Marseillaise époumonée a capella que l'assemblée s'est dispersée. Et c'est alors que le deuxième trouble-fête intervient. Attablé à la terrasse d'un bistrot et entouré de la presse, Steeve Briois, soutien de Louis Aliot, maire d'Hénin-Beaumont et suppléant de Marine Le Pen, commente son éviction du bureau éxecutif du RN et dévoile un communiqué où il règle ses comptes avec le nouveau président du parti. Et c'est du lourd !.

 

Jugez plutôt: "Alors que depuis de nombreux mois je tire la sonnette d’alarme sur une potentielle re-radicalisation, je ne peux voir dans mon éviction qu’une sanction pour avoir voulu sensibiliser sur un phénomène que les faits confirment. Depuis les ronds de jambe faits à certains intégristes, jusqu’à l’adoption de positions droitardes, contraires à mon sens au “ni droite, ni gauche” qui a prévalu pendant des décennies au Front national. Certaines outrances me donnent encore raison..".  Suivez mon regard !.. Et il ajoute craindre une nouvelle "mise à la marge du RN" et son possible "rabougrissement" que causerait, selon lui, "cette stratégie d’union des droites radicales, qui a échoué à la présidentielle plutôt que de l’ensemble des patriotes de droite comme de gauche". .    Et de conclure en se proclamant victime de "ce qui s’apparente davantage à un début de purge contre ceux qui défendent la ligne sociale". Plus tard, il en remet une couche : "Je ne veux pas revoir débarquer au sein du RN des fous furieux qui ne soient obsédés que par une chose : l’identité". .

 

En gros, il redoute une zemmourisation du RN. Un attrape-tout identitaire ultra droitier initié par un Bardella qui a fait sienne la pseudo théorie du "grand remplacement" travestie en "submersion migratoire". Surfant sur les faits divers et "l'immigration clandestine". A l'opposé, pour les amis du nouveau chef, pas question de gâcher la gentille fête familiale. "C’est de la mauvaise humeur mais ça va passer", selon un nouveau membre du Bureau national. "L’aigreur est mauvaise conseillère, ce n’est pas une question de ligne, c’est un prétexte car ils ne veulent pas travailler avec Jordan".  .   "Il n’est pas possible d’avoir au bureau exécutif quelqu’un qui a traité de "petit con" Jordan Bardella en commission d’investiture", dézingue un proche. Un mauvais esprit raillerait: "Pourquoi: petit ?.."  Ah, les querelles de famille, ce sont les pires !.. MB

 

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MARINE LA PEINE • Comme tout bon parti politique qui se respecte, le RN a le don pour plomber ses instants de fête. L'élection de Bardella, samedi, à la présidence du mouvement co-fondé par Jean-Marie Le Pen, a ainsi été perturbée par la sortie raciste du député Grégoire de Fournas à l'Assemblée, deux jours avant, mais aussi par le mécontentement publiquement assumé de Briois et Bilde, deux proches de Le Pen, écartés par Bardella du bureau exécutif du RN. Cette situation peine beaucoup Le Pen fille, comme elle s'en émeut auprès de la Voix du Nord ce matin. «Il y a une mésentente assez profonde entre les trois et j'en suis très malheureuse. Je me sens comme devant un couple qu'on adore et qui divorce», regrette-t-elle, triste que ses potos Briois et Bilde ne soient pas au burex'. «Le parti n'est qu'un outil et pas une fin en soi. Si c'était autre chose, je n'aurais pas quitté la présidence», ajoute-t-elle. Sympa pour Bardella.

FRACTURE DU BASSIN (MINIER) • Sous l'ère Marine Le Pen, l'extrême droite a schématiquement été divisée en deux catégories : le RN du Nord, plus centré sur les questions sociales, et le RN du Sud, obsédé par les sujets identitaires. Mais la famille lepéniste est aujourd'hui au bord de l'explosion, et cela n'a rien à voir, cette fois, avec les frasques de Pierrette. Depuis l'élection de Jordan Bardella à la présidence du mouvement, les tenants de la ligne sociale au RN que sont Steeve Briois et Bruno Bilde étalent dans la presse leurs inquiétudes de voir leur parti se recentrer sur les questions d'immigration. De quoi attrister Marine Le Pen [voir Au Comptoir ️]. Mais la triple perdante à la présidentielle n'est peut-être pas au bout de ses peines. Non content de râler, le député Bilde menace. «Moi je n'ai pas changé. La même ligne depuis des années. Si la ligne conservatrice et identitaire l'emporte, ça sera sans moi», souffle-t-il, indiquant clairement son intention de quitter le paquebot si le cap est donné vers les eaux conservatrices. Briois pourrait-il l'imiter ? «Nous n'en sommes pas encore là mais le premier acte de Bardella aura été de décapiter Hénin-Beaumont, le fief du marinisme. C'est le symbole d'exclusion de la ligne sociale du mouvement», ajoute-t-il. Sur CNEW ce matin, Sébastien Chenu se veut rassurant, répétant que la ligne suivie au RN est «une ligne sociale». «C'est celle que suit de Jordan Bardella, une ligne dans laquelle la précarité, les difficultés, mais aussi l'édifice social construit par les Français tout au long de leur histoire, est un moment important», jure Chenu. Le divorce n'est donc pas encore acté mais on se tient prêt. Au cas où. Sy. C.

09/11/22:

RECADRAGE NATIONAL • Sages comme des images. Un peu trop, même. Pas une interjection raciste, pas un cri du cœur xénophobe. Pas même les habituelles protestations qui font en général le sel de la soupe parlementaire. Hier, lors des questions au gouvernement, les députés du RN étaient étrangement amorphes. Atones, le nez sur le portable ou les yeux dans le vide. On le serait à moins : le matin même, en réunion de groupe, ils s’étaient fait passer un savon des grands jours par Marine Le Pen, Jordan Bardella et Sébastien Chenu. «Chacun dans son style», précise un témoin de l’épisode. Pour l’occasion, tous les collaborateurs du groupe avaient été convoqués. La patronne avait sa tête des mauvais jours. «À chaque fois que vous prenez la parole, vous engagez l’intégralité du mouvement», a-t-elle commencé. Rapport à la saillie de Grégoire de Fournas la semaine dernière, qui a quelque peu pourri l’intégralité du Congrès, samedi. Mais aussi aux réactions des parlementaires frontistes que Le Pen n’a guère appréciées. Par exemple, le tweet, supprimé depuis, à très fort sous entendu raciste de Frédéric Cabrolier, élu du Tarn, s’adressant à Carlos Martens Bilongo, le député LFI visé par Fournas : «Pour monter à l’arbre de l’antiracisme, il faut avoir le cul propre.» Sentence de la cheffe, qui se garde de juger le fond du propos : «Vous n’êtes pas là pour vous faire plaisir.» Et Bardella d’ajouter : «Le tweet pourri que vous ferez sera immédiatement scanné et fera l’objet d’une polémique.» «C’était ferme», euphémise un participant. Pour finir la joyeuse réunion de famille, Edwige Diaz, députée de la Gironde, a lu un message de Fournas, absent pour cause d’exclusion pendant 15 jours de l’Assemblée. Il y remercie ses collègues de leur soutien, déplore «l’injustice» de sa sanction et du «système»... et assure comprendre que «pour le bien du mouvement», il doive «se mettre en retrait». Diaz jure qu’il a écrit le message lui-même.      On ne voit aucune raison de ne pas la croire. N.M.

 

 

 

                                                                               Venge moi !..

 

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