La carpe et le lapin..
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Souvenez-vous. Après les élections législatives de juin dernier, nous écrivions: "Bienvenue dans la IV° République !" avec son tohu-bohu, ses prises de bec et ses alliances improbables à l'Assemblée Nationale. Eh bien, nous y sommes !..
Et de la plus étrange manière. Comme la décision surprise de Marine Le Pen de faire voter par le groupe RN la motion de censure contre le gouvernement présentée par la Nupes. Au grand dam d'une partie des socialistes et des verts mis dans l'embarras par ce ralliement en forme de "baiser du lépreux". Face à la joie mauvaise non feinte du Lider Maximo des Z'insoumis et de ses séides pour qui la fin justifie les moyens: "éjecter ce gouvernement" et pousser à la dissolution de l'Assemblée nationale afin d'y revenir "en force". Peau de lapin ?..
Le coup de Jarnac de la daronne du Ramassis national a atteint son but en semant la zizanie dans les autres oppositions. En ne se joignant pas à la censure, le groupe LR se voit accusé d'être un supplétif du pouvoir qui s'en défend par la voix d'Eric Ciotti: "Voter la motion, ça aurait voulu dire quoi ? Que M. Mélenchon soit premier ministre. Que Mme Sandrine Rousseau soit ministre de la police des mœurs et Marine Le Pen, ministre des affaires étrangères ? On ne va pas cautionner un tel attelage. Si on censure, c’est qu’il y a une majorité alternative. Hier soir, on a assisté à une alliance entre Mélenchon et Le Pen, ça ne nourrit rien de bon". L'alliance de la carpe et du lapin ?..
Jugement repris par la majorité: "C’est de fait l’alliance des “fachos et des fâchés”. Nous ne devons pas les lâcher et les placer face à l’alliance qu’ils ont acceptée et choisie. Alliance qui corrompt les députés dits de la gauche de gouvernement", a estimé Aurore Bergé, présidente du groupe Renaissance, le parti présidentiel. "Les députés socialistes et les députés écologistes se retrouvent à faire du blanchiment de vote extrême" a cinglé Gabriel Attal, le ministre des comptes publics. Rejoint ensuite par le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, en s’adressant au député LFI de Seine-Saint-Denis Thomas Portes: "Vous ne cherchez que le chaos. C’est vous qui travaillez avec Mme Le Pen !.." Ajoutant: "Pour manger avec le diable, il faut prendre une grande cuillère !.."
Chez les socialistes, on répond: "Je ne suis pas maître des votes du RN. Jamais nous n’avons eu la moindre connivence avec eux", s’insurge le député de l’Essonne Jérôme Guedj. "Nous ne construirons jamais de majorité avec le Rassemblement national et nous ne voterons jamais de motion de censure de l’extrême droite", a abondé Boris Vallaud (Landes), chef du groupe PS à l’Assemblée . .
A contrario, François Kalfon, membre du bureau national du PS, s’interroge: "La question, c’est pourquoi le PS assume cette motion de censure qui ne l’a pas protégé contre le RN ?..". Quant à la maire de Vaulx-en-Velin, Hélène Geoffroy, à la tête de la motion anti-Nupes au prochain congrès, elle estime que "le piège de la Nupes se referme. Face à cet état de fait, le PS est inaudible, la direction nationale semble se contenter de l’hégémonie Lfiste sur l’ensemble de la gauche". Pas vrai ?..
S’appuyant sur une information du Figaro qui raconte que les insoumis plaidaient pour un texte de motion pouvant être voté par le plus grand nombre, les cadres de la motion Debout les socialistes, en lice pour le congrès de janvier, accusent la Nupes d’avoir rédigé son texte pour le rendre acceptable par le RN. "On me dit dans l’oreillette que LFI a fait retirer toute mention positive à l’immigration, pourtant présente dans la motion de censure de la gauche, pour permettre au RN de la voter. Et c’est extrêmement grave !" a attaqué l’ancien élu francilien François Kalfon. Réagissant, le député Arthur Delaporte reconnait: "Ce qui est vrai, c’est qu’il y a eu des débats sur la stratégie à adopter entre LFI qui voulait un texte consensuel et nous qui voulions un texte rédigé sur nos valeurs. Mais l’idée que l’on puisse l’écrire en fonction de l’extrême droite est une fake news". Euh !.
Pour le communiste Sébastien Jumel: "Chez moi, on dit chacun son pain, chacun son hareng". .
Et pas question de le laisser mariner dans le saumâtre ?..
Au sein de la Nupes, seuls les élus de La France insoumise (LFI) se sont réjouis de ce coup politique. "La droite sauve le gouvernement de justesse. Il manquait 50 voix pour éjecter le gouvernement. Nous sommes prêts pour la relève", s’est félicité Jean-Luc Mélenchon dans la foulée du vote. "Il y a une épée de Damoclès au-dessus de la tête du gouvernement", a insisté la présidente du groupe LFI à l’Assemblée, Mathilde Panot, soulignant "un pouvoir qui ne tient qu’à un fil". Eric Coquerel, président "insoumis" de la commission des finances confirme: "Le but, c’est que la motion de censure passe. Le gouvernement est minoritaire à l'Assemblée nationale. Il faut un retour au peuple". Et Alexis Corbière (LFI, Seine-Saint-Denis) d'abonder : "Une majorité alternative existe, c’est le peuple ! Nous sommes prêts à gouverner. Rappelez le peuple aux urnes, c’est à lui de décider". .
A peine élus et déjà livrés aux délices de Kaputt ?..
Face à un tel marasme, l'héritière de Montretout ne cache pas sa jubilation d'avoir exécuté un strike, comme on dit au bowling. Sûre qu'une éventuelle dissolution de l'Assemblée ne pourrait à terme que renforcer la représentation de son mouvement. Contrairement à ce qu'espère le Grand Manie-Tout des Z'insoumis, prêt à vendre son âme au diable pour tenter de réaliser son rêve hégémonique d'accession au pouvoir en prenant la tête de sa "Révolution citoyenne". Lapin crétin ?.. MB
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Beaucoup ont remarqué que lorsque Marine Le Pen est montée à la tribune de l'Assemblée nationale pour annoncer la position de son groupe face au 49.3 du gouvernement, elle a déclaré se rallier à la motion de censure de la Nupes, rédigée dans des termes "acceptables", selon elle. Disant cela, elle s'est tournée vers les bancs des "insoumis" avec un regard complice. De là à soupçonner qu'il y ait eu avant des tractations secrètes pour aboutir à ce résultat, certains franchissent le pas . .
Par ailleurs, Libération raconte que lors de la préparation de la rédaction du texte de la motion de censure Nupes, la députée Valérie Rabault, ex-présidente du groupe PS, avait, avec trois députés socialistes, demandé d’inclure dans le texte une formule qui fasse que le RN ne puisse pas la voter. Ce qui ne fut pas fait. On sait maintenant pourquoi . .
Dans la même veine, Le Monde relate: Il y a une dizaine de jours, alors que le gouvernement brandit la menace du 49.3, quelques députés de la Nupes débattent de la stratégie à adopter. En privé, Jérôme Guedj plaide pour « un paragraphe qui tape sur le RN, voire sur LR [Les Républicains] ». Question d’affichage. L’élu de l’Essonne ne veut pas montrer que « l’on drague les voix du RN ». Mais LFI ne l’entend pas de cette oreille. Il ne faut exclure personne, a fortiori s’il existe une possibilité de faire tomber le gouvernement. L'article rappelle que fin septembre, le député LFI Manuel Bompard (Bouches-du-Rhône) semait un peu plus le trouble en évoquant l’idée de voter une motion de censure de l’extrême droite. A part ça, on ne mélange pas les torchons et les serviettes ?..
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MÉLEÇON • On le sait, Jean-Luc Mélenchon aime tapoter son humeur du jour sur son blog. Mais le tribun sait aussi faire de l’œil à ceux qu'il souhaite se mettre dans la poche ou donner des leçons. Mercredi, dans une note intitulée «Macron, la chute est programmée» - oui, les titres sont toujours très vendeurs -, le leader Insoumis s'adresse à Bruno Retailleau, patron des sénateurs LR et candidat à la présidence du parti de droite. Opération séduction passive-agressive : «Si vous déposez une motion de censure, c’est pour la voir votée, j’en suis certain. Pas pour faire la comédie, n’est-ce pas ? Donc regardez comment font les députés de la Nupes : leur texte ne comporte pas de mentions répulsives pour vous.» Conscient que les voix LR ont manqué lundi pour faire tomber le gouvernement, Mélenchon tente des appels du pied tout sauf subtils à la droite. «Vous auriez pu voter la motion de censure comme l’ont fait les RN à l’Assemblée. Suivez mon conseil. Évitez de mettre des horreurs xénophobes et des délires libéraux dans votre motion, tenez-vous-en à la défense des droits du Parlement et vous aurez une très grande chance de convaincre les autres oppositions de voter avec vous.» Puis, convaincu que l'exécutif «a prévu quinze 49.3», l'ex-candidat à la présidentielle appelle Retailleau à «prendre son élan» et à «retenir son souffle» : «Un moment de gloire est à votre portée dans l’intérêt du pays.» Petit détail toutefois : aucune motion de censure n'étant possible au Sénat, ces bons conseils auraient peut-être dû être adressés à Marleix. Et puisque Mélenchon, même sympa, ça reste Mélenchon, il termine par un petit scud: «Le pouvoir macroniste existe et dure grâce à vous. Le RN va encore vous tondre un peu.»
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02.11.22:
POURRITURES MACRONISTES • Lundi soir, une nouvelle motion de censure de gauche a été votée par le RN. Le texte, déposé par LFI mais pas le reste de la Nupes (divisée sur l'opportunité de tenter de faire tomber le gouvernement à chaque 49.3 au risque de banaliser la chose) n'a pas fait le plein des voix de l'union de la gauche : il a manqué 12 députés PS, 4 EE-LV et 6 communistes dont le patron du PCF Fabien Roussel. Sur son blog, Jean-Luc Mélenchon les dézingue vivement et nommément, jugeant leur «attitude consternante». «Sous prétexte de "refuser les voix RN", ils finissent en fait, sans oser le dire, par soutenir le gouvernement Macron en refusant sa chute», charge-t-il, à deux doigts de les accuser de social-traîtrise. Le leader Insoumis charge de plus belle les «adversaires internes», à savoir «l’aile Hollande du PS» («Ce n’est pas une stratégie pour le pays ni pour la lutte, mais juste une posture de congrès pour nuire à Olivier Faure») mais aussi «l’aile Jadot de EE-LV et Roussel». Meilleur ennemi de «JLM» et sorte de tonton gênant de la Nupes, le chef coco a même droit a du rab : «Roussel […] est un soutien étonnant (et isolé au PCF) en faveur du budget de la Sécurité sociale de Macron.» Tous ensemble, tous ensemble ! |
LA DIGUE • Motion de censure toujours. Côté PS, où le débat est le plus vif comme l’a montré la fausse info sur le retrait d’une mention à l’immigration pour obtenir les voix du RN, certains sont effectivement très gênés par l’appel de Mélenchon aux votes de l’extrême droite (sans lesquels une motion n’a aucune chance d’aboutir). «Je ne cautionne pas les appels de certains à "prendre tous ceux qui voudront rejoindre cette motion", donc y compris le RN», a cinglé Valérie Rabault, ex-patronne du groupe PS et parmi les députés roses les moins emballés par la Nupes. Le ministre Clément Beaune, tenant de «l'aile gauche» de la macronie, a publiquement salué sa prise de position d'un sobre «dignité et responsabilité». Selon le Canard enchaîné, le député PS Philippe Brun a, immédiatement après le vote, écrit à ses collègues roses sur une boucle de discussion : «Il ne faut plus voter une seule motion de censure dans laquelle il n’est pas écrit noir sur blanc notre lutte déterminée contre l’extrême droite.» Il venait pourtant de voter pour la motion défendue par l’Insoumise Clémence Guetté. La der des der en ce qui le concerne, donc. -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- |
"Les masques tombent": la macronie riposte après le vote du RN sur la motion de censure de la Nupes
À la surprise générale, le Rassemblement national a voté la motion de censure de la Nupes ce lundi. Le camp présidentiel a dénoncé une "alliance contre-nature" tout en fustigeant "un bâteau...
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"En colère", Macron dénonce le "cynisme" de la Nupes et du RN
POLITIQUE - Il a donc joué la carte de la " colère ". Au sortir d'une séquence au Parlement où certaines oppositions ont décidé, à l'initiative du Rassemblement national, de s'unir pour fair...
Motion de censure : un troisième texte de la Nupes rejeté, sur le budget de la Sécu
Déposée en réaction à un 49.3 du gouvernement la semaine dernière, la motion de l'alliance de la gauche dans le cadre du projet de budget de la Sécurité sociale (PLFSS) n'a réuni que 150 vo...
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A l'Assemblée, la stratégie des Insoumis sur le 49.3 divise la gauche
Les troupes de Jean-Luc Mélenchon veulent rendre systématique le dépôt d'une motion de censure face à l'usage par le gouvernement de l'article 49.3 de la Constitution, en dépit de l'avis cont...
Mélenchon pousse Les Républicains à présenter une motion de censure
Après l'échec des motions de censure des Insoumis et du Rassemblement national, le gouvernement n'est peut-être pas encore à l'abri d'un revirement de situation. Les Républicains pourraient au...
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Motion éjectée à 50 voix près..
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Et plus si affinités..
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Mésentente cordiale ?..
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"Je t'aime !.. Moi non plus !.."
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Mésalliance pour le pire ?..
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