Le don qui choque..

  • lepirelon

Mais où va t-il comme ça ?.. Après avoir contesté la prééminence du droit européen, à l'instar des souverainistes de droite, voici qu'Arnaud Montebourg fait sienne une mesure prônée par Eric Zemmour et Marine Le Pen: bloquer les transferts d’argent vers les pays qui refusent de rapatrier leurs ressortissants clandestins. Une proposition qui n'a pas manqué de choquer dans le camp de la gauche mais aussi au-delà. Ainsi Olivier Faure, n°1 du PS, son ex-parti, qui a réagi en disant: "Les bras m’en sont tombés". Comme dirait la Vénus de Milo !..

 

Et d'ajouter: "Il se retrouve à reprendre cette vieille proposition de l’extrême droite. Cela m’a à la fois heurté et rendu triste pour celles et ceux qui le soutiennent et qui croient en lui". Allusion à deux vieux briscards de gauche comme Emmanuel Maurel et Marie-Noëlle Lienemann, ex-PS qui s'étaient mis à la remorque de la France dite insoumise après le fiasco de 2017 et, plus récemment, avaient de nouveau tourné casaque en soutenant le champion du tricot made in France qui, selon certains, "parle à la France" quand "Mélenchon porte un projet politique de couloir, voire de niche." Mais, néanmoins, ne se prive pas d'aboyer pour défendre son pré carré et son cheptel ruminant . .

 

Justement, ce dernier ne s'est pas privé de qualifier d'"erreur cruelle" la mesure proposée par Arnaud Montebourg consistant à bloquer les transferts d'argent privé vers les pays qui refusent de rapatrier leurs ressortissants visés par une mesure d'expulsion du territoire français. Et l'exhortant à ne pas  s'aventurer sur "ce terrain glauque". Réponse du berger LFI à l'apiculteur qui avait déclaré il y a peu que Jean-Luc Mélenchon ne pouvait "pas gagner", jugeant sa proposition "malheureusement excessivement radicale et sectaire". Finies, donc, les risettes afin de faire course commune !..

 

Il faut bien dire que la suggestion du liftier de la remontada parait plus qu'incongrue. Et jette de l'huile sur le feu dans les relations conflictuelles entre, notamment, la France et l'Algérie. Sous le prétexte de forcer la main au gouvernement algérien pour lui faire accepter de reprendre ses ressortissants expulsés de France, il propose de pénaliser ses habitants recevant l'aide financière de leurs parents expatriés. Curieuse conception des relations entre les peuples qui bafoue le droit .    Et s'apparente, en effet, aux mesures différencialistes et sectaristes prônées par l'extrême-droite. .

 

S'il fallait une preuve supplémentaire de la zemmourisation galopante des esprits, en voici une . . Là où on ne l'attendait pas. Cela démontre aussi que le "souverainisme" peut n'être que le cache-sexe du nationalisme étroit. Une impasse où peuvent s'engouffrer les politiciens les plus cyniques. Et les plus opportunistes. Quand le mad in France devient tristement franchouillard. Hélas ! . .  MB

 

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Devant le tollé provoqué par ses déclarations, Arnaud Montebourg a tenté de corriger son erreur en disant s'être mal exprimé et parle d'incompréhension. Avouant: "Je me suis fait engueuler par des gens que j’aime. J’ai compris que je m’étais mal exprimé”. Pour le moins. Plus grave, le groupe des "Jeunes pour Montebourg" a décidé de se mettre en retrait de sa campagne. Publiant ce tweet:

Une retirada dans la remontada ?..  "Adieu veau, vache, cochon, couvée" ?.. Ô jeunesse ennemie !..

 

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Dès cette annonce, le Grand Timonier des Z'insoumis a généreusement proposé "l'asile politique" aux soutiens d'Arnaud Montebourg. Et ses 2% prédits. Là où il y a de la hyène, il n'y a pas de plaisir. .

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

 

La dégringolada  Par Sy. C. 

                                       La Remontada mon œil. Photo Bertrand Guay/AFP (2017)

Acte I : la contrition

C'est un début de campagne présidentielle à enseigner dans les écoles, la stratégie de l'échec dessinée par Arnaud Montebourg portant tous ses fruits. M. Remontada est revenu, hier soir sur LCP, sur sa formidable sortie du week-end. Sur RTL, il avait expliqué vouloir bloquer les transferts d'argent de particuliers «vers les pays qui ne nous aident pas à appliquer les obligations de quitter le territoire français». Bronca à gauche où, de manière unanime, on s'est étonné de voir un ancien ministre socialiste défendre une idée jusqu'ici portée par Marine Le Pen et Eric Zemmour. Dont acte. «Je me suis fait engueuler par des gens que j'aime», a noté Montebourg qui, en sus, a compris qu'il s'était «mal exprimé» et regretté cette «incompréhension». «J'ai ressenti beaucoup d'émoi, beaucoup d'émotion, chez mes propres amis, dans ma famille, certains pratiquent ce soutien, cette entraide par-delà les frontières, a-t-il enchaîné. [...] J'ai voulu dire : maintenant il va falloir taper aux portefeuilles, mais de qui ? Des Etats d'abord, ce sont les Etats qui sont en cause. Dans la recherche d'un rapport diplomatique, il est nécessaire que les Etats bougent.»  

Acte II : la désertion

L'explication n'a pas convaincu son propre camp et, hier soir, les Jeunes pour Montebourg ont annoncé se «mettre en retrait» de la campagne de leur désormais ex-champion. Dénonçant une «proposition qui heurte fondamentalement [leurs] valeurs et les raisons de [leur] engagement», ils ont également précisé que les explications formulées sur LCP n'ont guère été convaincantes à leurs yeux. «Il ne s'agit pas pour nous d'une incompréhension mais bien d'une erreur. L'absence de remise en cause de ces propos dans les heures qui suivirent son intervention nous fait dire que cette proposition était pensée, voulue et assumée. Nous constatons que le candidat est désormais en incapacité de rassembler autour de son projet», ajoutent les Jeunes pour Montebourg. Ils ont, dans la foulée, supprimé leur compte Twitter. Comme quoi, vouloir piquer les idées à droite ne plaît pas forcément aux électeurs de gauche. Dingue…

Acte III : la récupération

Ces errances font en tout cas le miel - made in France - du reste de la gauche. «Les jeunes pour Montebourg rappellent ce qui fonde un engagement et que la transgression ne peut pas se substituer aux convictions», a ainsi noté le boss du PS Olivier Faure. De son côté, Emma Rafowizc, secrétaire nationale du PS chargée de la mobilisation des jeunes, a invité les déçus de Montebourg à rejoindre Génération Hidalgo. Avant même la reculada de l'ancien ministre, Mélenchon avait lui-même ouvert ses portes, offrant «l'asile politique à toute personne qui a cru en Montebourg mais refuse de renforcer les idées de Le Pen, Zemmour, Ménard». Au moins Montebourg aura-t-il réussi quelque chose dans cette séquence en faisant s'unir une partie de la gauche contre lui. Bravo à lui.  

 

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

IL EST RESSUSCITÉ • On n'avait pas vu résurrection aussi rapide depuis Jésus en 33 après lui-même. Une nouvelle équipe des Jeunes pour Montebourg va être créée en remplacement de l'ancienne. Cette dernière s'était auto-dissoute après la proposition, un chouïa controversée, du candidat à la présidentielle, de bloquer les transferts d'argent de particuliers «vers les pays qui ne nous aident pas à appliquer les obligations de quitter le territoire français». Un «prétexte» pour quitter le navire, selon un proche de Montebourg cité par le Figaro ce matin, alors que ces jeunes-là étaient déjà menacés après plusieurs incidents. Un nouveau compte de Jeunes pour Montebourg a même été créé sur Twitter. Pas sûr cependant que cela suffise à apaiser les tensions en interne. Comme le rapporte Libé, la question s’est réellement posée : Montebourg pouvait-il maintenir sa candidature à la présidentielle ?..

 

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

 

ÉDITORIAL Benoît Lasserre: Le portefeuille de Montebourg  

 

Et dire qu’Arnaud Montebourg a longtemps voulu supprimer l’élection du président de la République au suffrage universel… Peut-être pensait-il (avec raison) que la campagne électorale est un terrain glissant où, pour accéder au sommet de l’État grâce au vote de ses concitoyens, on est prêt aux pires énormités et aux piteux reniements.

 

En 1988, pour être sûr de devancer Raymond Barre face à François Mitterrand, Jacques Chirac avait prévenu ses lieutenants qu’il ne lésinerait pas sur la démagogie. Il avait tenu parole. Brillant orateur qui ne manifeste aucun doute sur sa supériorité, Arnaud Montebourg flirte souvent avec la ligne jaune. En mars 2017, l’ancien ministre de François Hollande, qui affichait son soutien à Benoît Hamon mais a récemment révélé avoir voté Jean-Luc Mélenchon, qualifiait le programme du candidat Macron « d’UMPS ». Lettre pour lettre, le slogan du Front national d’alors.

 

Le voilà qui, englué dans la boue des mauvais sondages et en panne dans sa fameuse « remontada », reprend à son compte une autre ancienne idée de Marine Le Pen. Il propose en effet de bloquer les transferts d’argent privé vers les pays qui refusent de rapatrier leurs ressortissants visés par une mesure d’expulsion du territoire français. C’est du même ordre que priver d’allocations familiales les parents dont l’enfant a commis un acte de délinquance, une lubie qui devrait d’ailleurs resurgir dans les échanges entre les prétendants à l’investiture des Républicains.

 

Sa déclaration lui a valu le compliment d’Éric Zemmour qui, chacun le constate, joue actuellement le rôle de pivot du match élyséen autour duquel tous les concurrents se positionnent ou règlent leur mire. Que la gauche, dont vient Arnaud Montebourg, veuille s’extraire du procès en laxisme à l’égard de l’immigration qui lui est fait depuis des années, rien de choquant. Mais Jean-Pierre Chevènement a déjà essayé, on a vu le résultat en 2002.

 

Revendiquant cet héritage de l’inflexibilité républicaine, Montebourg choisit de frapper plus fort et donc au portefeuille, le nerf de la guerre. Il a surtout mis KO ses propres amis, pas tous informés de son initiative, pas plus que le candidat François Hollande, en 2012, n’avait averti Jérôme Cahuzac, pourtant son conseiller économique, de son projet de taxer les contribuables les plus cossus à hauteur de 75 %. Arnaud Montebourg n’est certes pas le premier à décevoir, ou trahir, son entourage ni à jeter le tissu d’un isoloir sur ses idéaux. Le plus navrant est qu’il ne comprenne pas que cette semonce lui fera beaucoup plus perdre de voix à gauche qu’elle ne lui en rapportera de la droite. Un chef d’entreprise comme lui devrait savoir calculer.

 

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

                  "Mollo ! On se calme ! Y'a pas mort d'homme, quand même !.." Quoique !..

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                           Et pour ce qui est d'oser, il ose !..

 

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Personnaly © 2014 -  Hébergé par Overblog