Ensauvagement..
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"Ensauvagement". C'est Ségolène Royal qui a énoncé ce néologisme pertinent pour qualifier la violence des émeutiers aux Champs-Elysées, lors de la manifestation dite "Acte XVIII des "gilets jaunes"de samedi dernier. On ne saurait mieux décrire la dérive saccagière qui dénature l'esprit initial de ce mouvement revendicatif et sa portée sociale. Ne laissant plus apparaître que sa composante nihiliste, limite barbare. Ce qui ne peut que le déconsidérer aux yeux du plus grand nombre et justifier une répression plus sévère par le pouvoir. A rebours des buts recherchés par la base des manifestants. Sauf exception.
Ce samedi 16 mars, le spectacle des violences délibérées a dépassé toute mesure. Même celles du 1°décembre, lors de la profanation de l'Arc de Triomphe. On a pu voir des bandes organisées de casseurs déchaînés remonter les Champs-Elysées et s'attaquer à tout ce qui représente à leurs yeux les symboles du luxe ou du pouvoir: magasins, hôtel-restaurant, banques. Mettant aussi le feu aux kiosques à journaux. Sans le souci du devenir des employés réduits au chômage, smicards pour la plupart. Les attaques étaient pensées et ciblées comme celles de commandos aguerris.
Depuis plusieurs jours, les pages Facebook des leaders comme Eric Drouet, le routier morose, et Maxime Nicolle, la terreur des mouches, claironnaient "La France à Paris". Tout comme les sites Internet des groupes d'autonomes et de gauche radicale appelaient à manifester leur colère "autrement que par des mots". D'où la charge des tuniques jaunes et des polaires noires balançant des pavés contre les forces de l'ordre, brûlant des voitures, vandalisant les commerces et les pillant. Suivis de la troupe ordinaire des "gilets jaunes" qui n'ont pas tenté de s'opposer aux saccages.
Au contraire, certains n'hésitaient pas soit à y participer soit à les justifier en disant: "Il n'y a que quand ça casse qu'on est entendu". Ou encore:"Je suis contre la violence, mais la violence d’Etat me donne la rage". Vieux refrain classique des factions activistes pour qui ces actions violentes répondraient légitimement à la "violence sociale" ou la "violence d'Etat". On connait la chanson ! Elle s'inscrit dans un répertoire démodé depuis cinquante ans. Elle a servi d'autojustification au groupe "Action directe" en France, à la bande à Baader en Allemagne et aux "Brigades rouges" italiennes des années 70. Toutes ayant pratiqué l'assassinat au coeur même des régimes démocratiques.
Les Blackblocs sont leurs descendants incestueux. Habitués des manifs, d'habitude en queue de peloton, ils sont cette fois-ci en tête de cortège et sont à la fête. Remarquons bien que leurs slogans tagués se veulent lettrés et ne comportent aucune faute d'orthographe signant par là leur origine sociale. Contrairement à certains posts de blogs qui tiennent du niveau CE1. Des témoignages ont montré qu'on y trouve là de jeunes cadres sup', amateurs de fight clubs, venus se défouler à bon compte. Et se donner le grand frisson, en compagnie des crânes rasés de la fachosphère. Leurs alter égos rivaux de la castagne.
Tous n'ont que faire des revendications sociales des "gilets jaunes". Leur seul plaisir: casser du flic, démolir, vandaliser et incendier. Comme dans un video game grandeur nature. Sans risquer gros. Car ils sont passés maîtres dans l'art de l'esquive. Et du déguisement passe-partout. Black is black.
A vrai dire, ils se comportent comme les "idiots utiles" du pouvoir qui a beau jeu de justifier là son projet de loi "anticasseurs". Alors que des voix raisonnables s'élevaient pour en critiquer certains aspects. Il y a tout lieu de penser qu'on les entendra moins désormais. D'autre part, ils finissent de décrédibiliser le mouvement des "gilets jaunes" qui se voulait perpétuel mais s'effilochait déjà au gré des marches qui tournaient en rond. Sans buts précis, outre "Macron: démission !". Ric et rac !.. Et sur l'air des lampions: "Des frites ! Des frites ! Des frites !.." comme chez les Tuche ?..
Pour cela, il n'y avait pas de quoi transformer les Champs-Elysées en poubelle avenue du monde.. MB
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"Gilets jaunes" : la prise du Fouquet’s ou la Bastille pour les nuls
La convergence des casseurs et des "gilets jaunes" démontre la nature "insurrectionnelle" d'un mouvement qui aspire, depuis ses débuts, à destituer le président de la République.
Que veulent les "gilets jaunes" et tous ceux – encore nombreux – qui les soutiennent ? La fin, politique, d'Emmanuel Macron dans d'abominables souffrances ! Depuis l'acte 2 du 24 novembre dernier et jusqu'aux exactions de l'acte 18, ce 16 mars, le mouvement protestataire sans structure ni agenda communs est d'abord mû par la farouche volonté d'abattre ce pouvoir "ultralibéral", voire "autoritaire", accusé de tous les maux. La demande de reconnaissance des "invisibles", l'aspiration à la justice sociale et la soif de démocratie ont trop souvent recouvert une stratégie de violence incompréhensible pour des démocrates normalement constitués.
Le jaune s'est imposé comme la couleur de l'insurrection. Ainsi s'explique la convergence des Black Blocs anarchisants et des "gilets jaunes" jusqu'au-boutistes qui ont pris d'assaut le Fouquet's, incendié une agence bancaire et vandalisé des dizaines de commerces. En débordant les forces de l'ordre, il s'agissait de défier l'Elysée. Il fallait briser des vitrines et brûler des kiosques à journaux pour être remarqué. Tout valait mieux que le silence de BFM-TV. Se considérant en état de "légitime défense" après les violences policières dénoncées ces dernières semaines, les casseurs sont passés à l'acte. Telle est leur jouissance.
Les milliers de manifestants présents sur les Champs-Elysées ont contemplé quand ils n'ont pas encouragé le saccage. Il faut de la casse pour "être entendu", ont vertueusement plaidé leurs avocats médiatiques. En démolissant une brasserie sur les Champs-Elysées, le peuple autoproclamé et ses auxiliaires encagoulés auraient porté un coup à l'opulence insolente de la bourgeoisie et aux privilèges d'une caste honnie.
Comme la prison de Bastille a pu représenter l'arbitraire royal et l'iniquité de l'Ancien régime, Le Fouquet's, ce repaire de sybarites aux ronds de serviette en argent, a été élevé au rang de symbole d'une élite prospérant sur le dos de la plèbe. Sarkozy n'y avait-il pas fêté sa victoire en compagnie d'un aréopage de grands patrons ? Sus à l'entre-soi ! Il fallait que le célèbre établissement du groupe Barrière trinque pour que la devise républicaine reprenne vigueur. Liberté, égalité, ébriété. La prise du Fouquet's ou la Bastille pour les nuls…
"Macron mérite la prison", a assuré une représentante exaltée des "gilets jaunes" sur un plateau de télévision. Pas question de laisser en paix cet ennemi de la plèbe requinqué par l'organisation du grand débat national. Lui qui escomptait s'accorder un week-end de parvenu, skis aux pieds, a dû déchausser et rentrer à Paris pour réclamer "des mesures fermes" à son Premier ministre. Faut-il changer de stratégie policière ? Appliquer sans tarder la loi anticasseurs que l'opposition dénonce ? Renforcer les munitions des lanceurs de balles de défense ?
La politique de maintien de l'ordre est contestée de toutes parts. Brutale, pour les uns. Dépassée, pour les autres. Le ministre de l'Intérieur est tantôt dépeint comme un boucher, tantôt présenté comme un incapable. La théorie du complot fait florès. "A qui profite la violence sinon à Macron lui-même qui laisserait agir les casseurs ?", insinuent les apprentis sorciers. Comme si les images de vandalisme sur la plus belle avenue du monde dévastée pouvaient réellement bénéficier au gouvernement… Sous cape, les opposants politiques se réjouissent du psychodrame relancé. Mais de quelle nation prendront-ils demain les commandes ? Et comment espèrent-ils gouverner à leur tour ?
Sylvain Courage
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https://www.challenges.fr/politique/marche-du-siecle-climat-45-000-manifestants-a-paris_648496
L'industrie de la fake news frontiste se porte bien... Toujours aussi précise dans ses références, Marine Le Pen a mis en ligne une photo montrant que les manifestants violents de samedi étaien...
https://www.liberation.fr/politiques/2019/03/18/gilet-jaune-et-drapeau-noir_1715907
Le feu de l'action..
Feu de joie ?..
Même fondement: convergence des luttes ?..