En vert et contre tout..

  • lepirelon

Ils sont tous verts ! Pas un candidat aux élections municipales qui ne se réclame pas de l'écologie. De droite, de gauche, du centre, de nulle-part ou d'ailleurs, ils se sont tous mis au vert. Comme aurait dit Malraux: "C'est Vilmorin saisie par la débauche !.." Même le Ramassis national prône le terroir, l'agriculture de proximité et les circuits courts. Façon de renvoyer au diable vauvert les productions étrangères et donner une volée de bois vert aux "eurocrates de Bruxelles". Il ne manquerait plus qu'ils nous ressortent le vieux slogan pétainiste teinté vert-de-gris selon lequel: La terre ne ment pas !..

 

A l'opposé, on pourrait s'étonner du soutien incongru apporté à des listes écologistes par le Parti communiste français, traditionnellement productiviste, opposé à la "décroissance" et fervent promoteur de la filière nucléaire. Signe qu'il ne sait plus où il habite. Après en avoir vu des vertes et des pas mûres depuis que les orages de l'Histoire ont dévasté le champ de ses partisans. Mêmes atermoiements à droite où l'on tente de mettre en sourdine son climato-scepticisme longtemps affiché ainsi que ses accointances en béton avec les géants du BTP et ceux de la grande distribution. Revêtir l'habit vert est la marque d'un nouvel académisme. Feu vert pour le greenwashing général ! 

 

Côté PS, on n'est toujours pas remis de la volée de bois vert reçue depuis deux ans et demi. On va tenter de conserver les quelques fiefs sauvés de la débâcle en 2014. Pour cela, il faut pratiquer la dense du ventre devant des écologistes devenus intransigeants. Comme à Paris où ils ont décidé de rompre l'alliance conclue avec Anne Hidalgo et de jouer solo. A l'image de Yannick Jadot, ils se voient en Géant vert depuis leur score de 13 % aux élections européennes. S'identifiant au héros du conte Jack et le haricot magique qui grimpe jusqu'au ciel. Où il y a un ogre dévoreur d'enfants.  Ou plutôt une ogresse si l'on envisage sérieusement un duel Yannick Jadot-Marine Le Pen en 2022.

 

Localement, on peut mesurer les effets de ces phénomènes. Par exemple à Arcachon où la section socialiste locale n'a pas pu présenter de liste mais a vu certains de ses militants et de ses sympathisants enrôlés dans celle du candidat EELV adoubé par les instances régionales du PS et du PCF. Avec la bénédiction d'un édile voisin qui a toujours refusé de négocier avec ceux qu'il traitait de "khmers verts", naguère. Obligé d'agir tel le Général de l'armée morte du roman d'Ismail Kadare. Nécessité faisant loi. Cela change la donne pour certains électeurs. Pas de quoi devenir vert de rage. Mais le poing brandissant la rose a dû se muer en main verte et devenir client obligé du Vert Baudet.. MB

 

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Beaucoup s'étonnent de ce soutien du PS girondin au candidat EELV, ex-conseiller municipal lors de la précédente mandature, qui avait voté contre la reconstruction et l'extension des logements sociaux du quartier des Grands chênes. Au prétexte qu'il fallait pour cela couper deux douzaines de pins. Vote encore revendiqué. De la même manière, le candidat écologiste de La Teste s'oppose au projet de construction de 160 logements dont 50 % sociaux à la place d'un camping désaffecté à l'entrée de Cazaux. Préférant y voir l'édification d'une "ferme biologique". La carpe et le lapin ?.. MB

 

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Le candidat vert arcachonnais a reçu, récemment, la visite de soutien de Noël Mamère, ex-maire de Bègles, qui n'est plus encarté à Europe-Ecologie. A son propos, un lointain souvenir nous est revenu qui nous avait choqué. Lors d'un débat télévisé sur l'énergie nucléaire, confronté au prix Nobel de Physique Georges Charpak, l'ex-député Vert à bout d'arguments avait asséné à son contradicteur: "Vous ne maîtrisez pas le dossier !". Sans vergogne. Il fallait oser ! On se souvient aussi que lors de la préparation de l'élection présidentielle en 2002, il avait été devancé à la primaire des écologistes par Alain Lipietz qui avait ensuite été évincé de sa candidature après des déclarations malencontreuses sur l'amnistie des nationalistes corses. Sollicité pour prendre sa place, Noël Mamère avait annoncé son refus catégorique dans ces termes: "Ma décision de ne pas me présenter est irrévocable et rien ne pourra me faire changer d'avis". Avant de se raviser sous la pression de ses "amis" et de concourir. A cette occasion, Le canard enchaîné avait rapporté cette boutade d'un de ses "camarades" de parti: "Mamère Noël est une ordure !.." Seigneur, délivrez-moi de mes amis !..

 

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La course verte de Macron et Jadot 

 

Dans sa chronique, Françoise Fressoz, éditorialiste au « Monde », analyse le match à distance auquel se livrent Emmanuel Macron et Yannick Jadot sur les questions écologiques avec, en ligne de mire, la présidentielle de 2022:

 

Lorsque Emmanuel Macron a visité la mer de Glace, jeudi 13 février, après avoir tenu le quatrième conseil de défense écologique axé sur la préservation du patrimoine naturel, Yannick Jadot a souri, mais un peu jaune. Quelques semaines avant la tenue des élections municipales de mars, la ficelle lui a paru un peu grosse. Mais voilà, en politique, les grandes manœuvres ne font jamais dans la dentelle et se jouent toujours en amont.

Sans attendre les résultats du scrutin qui n’annoncent rien de bon pour le parti présidentiel, Emmanuel Macron a entamé la grande mue de son quinquennat. « Nous devons remettre l’écologie au centre du modèle », a proclamé le président de la République dans une interview aux journaux du groupe Ebra, mercredi 12 février. « La fin du quinquennat, après les retraites, c’est le régalien et l’écologie », avait-il annoncé la veille aux élus de la majorité en tentant de les remobiliser.

 

Alors que les sondages se succèdent pour dire que les Français refusent de se voir imposer en 2022 un nouveau duel Macron-Le Pen, l’Elysée se prépare à un autre combat : contenir l’ambition de Yannick Jadot, l’homme qui se sent pousser des ailes après que son parti, Europe Ecologie-Les Verts (EELV), a engrangé 12,7 % des suffrages exprimés aux élections européennes de mai 2019 et que les sondages, depuis, ont tous viré au vert. « Il ne suffit pas d’avoir plus de conseillers municipaux, il nous faut des conquêtes », ne cesse de répéter l’eurodéputé, alors que les écologistes sont particulièrement bien placés à Besançon et à Rouen et connaissent une forte poussée à Bordeaux et à Lyon.

 

Le même côté disruptif

 

Depuis mai dernier, l’ancien animateur de Greenpeace construit sa dynamique autour des succès électoraux d’EELV, seul parti de l’ancienne gauche plurielle à avoir résisté à la débâcle de 2017. Il veut construire ce qu’il appelle « la grande alternance » à Macron, un projet « écologique, social et démocratique », susceptible de rassembler large, de la gauche gouvernementale jusqu’au centre. Car il y a du Macron dans Jadot, un côté disruptif, la volonté de dépasser le clivage gauche-droite que d’autres aimeraient tant restaurer pour construire quelque chose d’entièrement nouveau dans un ancrage européen parfaitement assumé.

« L’écologie est une forme de radicalité », proclame-t-il, persuadé que le populisme ambiant accélère le jeu des recompositions politiques. Les macronistes ont perçu l’évolution. « L’écologie va restructurer le champ politique et peut supplanter, à terme, l’autre clivage entre progressistes et nationalistes », théorise Ismaël Emelien, coauteur, avec David Amiel, du livre Le progrès ne tombe pas du ciel (Fayard, 2019). Lui qui fut l’un des stratèges de la campagne de 2017 a noté la forte mobilisation des jeunes autour de la défense de la planète et la rapidité avec laquelle le réchauffement climatique accélère la prise de conscience dans le reste de la population.

 

Jadot a pour lui d’être légitime sur la cause, mais léger sur le reste. Les Français le connaissent encore peu et son parti peine à convaincre sur les sujets régaliens. Ces derniers mois, il multiplie les rencontres avec les experts en gardant l’œil sur Anne Hidalgo, la maire de Paris qui, si elle sort victorieuse des municipales à Paris, pourrait se révéler une redoutable concurrente.

 

L’atout d’être aux manettes

 

Macron a contre lui la spectaculaire démission de Nicolas Hulot, qui avait claqué la porte du ministère de la transition écologique et solidaire, le 28 août 2018, en dénonçant l’inefficience de la politique « des petits pas » face à « la tragédie climatique ». Mais le président de la République a l’atout d’être aux manettes. Il peut ainsi multiplier les initiatives et les « coups », comme ce référendum consultatif qu’il envisage de lancer une fois que la convention citoyenne sur le climat aura rendu ses conclusions, en avril prochain. Il l’avait installée après le mouvement des « gilets jaunes » et la qualifie aujourd’hui de « levier formidable ».

 

Ces derniers jours, l’affrontement Macron-Jadot a pris un ton plus âpre. Lorsque le gouvernement, soudain offensif, a fait valoir que son bilan dépassait largement celui de ses prédécesseurs (arrêt de Notre-Dame-des-Landes, des centrales à charbon, du projet EuropaCity, à Gonesse, neutralisation à terme de 1 million de chaudières à fioul et de 1 million de voitures polluantes…). Yannick Jadot a failli s’étrangler, fustigeant « un président de la République qui, au bout de trois ans, a reculé sur le climat, sur la transition énergétique, sur les pesticides ».

 

Pour l’écologiste, rien de tangible ne se fera sans revisiter l’ensemble de l’action publique : production, consommation, pacte social. L’utopie défendue est celle d’un monde plus humain, mais pas forcément fâché avec le capitalisme. D’où la tenue à distance des militants qui ont récemment dégradé le siège du gestionnaire d’actifs BlackRock. « Des anars plus que des écologistes », a fait valoir l’ancien de Greenpeace. Pour le président de la République, longtemps rétif à la cause, la transition écologique doit s’accélérer, mais dans la limite de ce que la société est prête à accepter.

Interrogé le 12 février à propos de la taxe carbone, Emmanuel Macron a souligné « l’erreur d’avoir voulu aller très vite, sans accompagner les gens ». Un propos de bon sens, qui vise aussi à rassurer sa base. Dans l’électorat macroniste, la préservation de l’environnement n’est pas encore devenue la grande priorité. « Cette préoccupation arrive en cinquième position, derrière la sécurité, les impôts, la propreté, et l’aménagement urbain, des thèmes plutôt de droite », constatait récemment dans Libération Jean-Daniel Lévy, l’un des directeurs d’Harris Interactive. L’éternel problème du « en même temps ».

 

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L'écologie est une chose trop sérieuse pour être laissée seulement aux écologistes.

 

 

 

 

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                                                                      Allez dire ça à la Courneuve !..

                                                                    Un p'tit vélo dans la tête ?..

 

 

 

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